Luke et Jon

Luke et Jon

La photo de Laurent Besson qui illustre la couverture ne vous informe que sur deux des protagonistes de ce premier roman. Et encore elle ne vous dit pas l’âge des deux personnages…

Ils ont treize ans. Mais attention le livre que vous allez avoir entre les mains n’est pas vraiment un roman pour ado ou préado (mais rien ne vous empêche de l’offrir à un jeune qui aime lire). Je dirais qu’il s’agit d’un roman-deuil… Un roman qui aide à prendre conscience de et à accepter la mort d’un proche.

Luke vient de perdre sa mère dans un accident de la route. Lui et son père – habile artisan fabricant de jouets en bois – sont financièrement contraints de quitter la ville où a eu lieu l’accident pour se « réfugier » dans une petite ville de la campagne anglaise : Duerdale. Le jour de leur arrivée, ils manquent d’écraser un jeune garçon. C’est Luke qui raconte. Luke est un assez bon peintre et pour échapper à la mort de sa mère il peint. Le père, lui, boit. Luke va faire la connaissance de Jon – c’est lui qu’ils ont failli écraser – et se lier d’amitié avec lui… Au moins parce qu’au lycée ils sont tous les deux considérés comme des parias… L’un parce qu’il est artiste, l’autre parce qu’il est différent…

Le récit prend la forme d’une suite de vignettes qui mêlent les époques, le temps d’avant la mort de la mère et le temps de Duerdale. Luke fait l’apprentissage de la vie et dans le même temps apprivoise ce qu’il sait de sa mère. Le père retrouve espoir… L’histoire s’achève après la dispersion en mer d’Irlande des cendres de la mère et sur l’adoption de Jon…

La grande particularité de ce livre tient pour moi dans le fait que l’on sent le narrateur glisser lentement vers une maturité et dans le même temps il nous épargne le « mélo » pour le remplacer par la prise en compte des réactions de son organisme.

Un roman subtil dont je réserverais la lecture pour la rentrée, la semaine après les vacances. En guise de reprise douce et intense.

Luke et Jon
Auteur : Robert Williams
Editeur : 10-18

www.10-18.fr