Je vous ai déjà parlé de cette collection qui présente des interventions de « spécialistes » dans le cadre de réflexions sur l’image. Ce volume est le cinquième et propose sous la « direction » de François Soulages une analyse/réflexion à partir d’extraits des œuvres de Jean-Luc Marion.
Attention, Jean-Luc Marion est un éminent philosophe – il est membre de l’Académie française – et en tant que tel il utilise un vocabulaire spécifiquement philosophique qui peut être déroutant pour le lecteur non habitué. Mais il existe une astuce garantie pour goûter et savourer malgré tout ce qui peut sembler difficile… Faites l’expérience, vous verrez ! Il suffit de lire sans se poser de question. Au bout de quelques pages les mots deviennent familiers et progressivement leur sens est clair. Le temps d’adaptation peut être variable mais j’aurais tendance à vous le garantir. Ici en tout cas on se fait vite au style pour une simple raison : l’auteur s’explique et comme tout bon enseignant il sait trouver les éléments de comparaison qui permettent de comprendre… Étrangement il part d’une citation de Gustave Flaubert et l’on saisit la différence entre « ce que nous voyons et ce qui apparaît ». Et lorsque Jean-Luc Marion s’intéresse à la façon de regarder la peinture et de la voir ce qu’il dit est facile à comprendre… En voilà deux citations : « La peinture arrache le regard à l’attraction de la terre, à la fascination de son seul paysage. «
« L’œuvre d’art, au contraire, c’est ce dont on ne peut jamais dire : je l’ai vue. Celui qui dit « J’ai vu un tableau et donc je n’ai aucun besoin de le revoir », ou bien ce qu’il a vu n’était pas un tableau, ou bien lui-même est un imbécile. »
Étonnant, non ? En fin de volume Jean-Luc Marion répond aux questions de quelques spécialistes de l’image…
Le tout est passionnant et permet de penser d’une autre manière à ce qu’on voit et regarde.
À déguster.
Ce que nous voyons et ce qui apparaît
Auteur : Jean-Luc Marion
Editeur : INA
Collection : Collège iconique
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