Artaud-Passion
La pièce présentée ici s’est jouée à Avignon en juillet chez Artéphile et, sans préjuger de vos goûts en matière de théâtre et du travail des comédiens, je ne saurai trop vous recommander d’aller voir le spectacle s’il passe par chez vous.
Pour ce qui est de lire ce petit livre vous avez le choix : soit vous le lisez normalement en commençant par le début, soit vous commencez par la lecture de la pièce et gardez sa genèse pour la fin. Pour ma part je vous proposerai de commencer par la pièce… Pour la bonne raison qu’elle contient beaucoup de ce que dit la genèse.
Après avoir écrit « La canne de Saint Patrick » (inspirée par la vie d’Antonin Artaud) l’auteur l’a soumise à Florence Loeb dont le père accueillit Artaud à sa sortie de l’hôpital psychiatrique de Rodez après son internement. Il remania le livre et le publia contre l’avis de Florence Loeb. A parution elle fut séduite et lui dévoila les trésors laissés par Artaud et les dédicaces qu’il lui fit. Une rencontre avec Caroline Loeb (« C’est la ouate ! ») parente de Florence et reconvertie dans le théâtre lui donna envie d’écrire un texte théâtral. Ce dernier met en présence Antonin Artaud et Florence Loeb et oppose les souvenirs de l’une aux textes de l’autre.
Artaud, l’écorché vif, le suicidé de la société – comme Van Gogh – est un créateur à part, influent et reconnu par ses pairs. Pour ceux qui voudraient le voir jeune et beau il leur faudra chercher du côté du cinéma les films muets où il apparaît. Les autres doivent sans doute avoir en mémoire le visage torturé et bourré de tics – la faute en est aux électrochocs subis pendant son internement…
Attention, cette pièce que vous alliez la voir ou/et que vous la lisiez devrait vous inciter à aller lire au moins une œuvre ou deux d’Antonin Artaud.
Bon spectacle.
Artaud-Passion
Auteur : Patrice Trigano
Editeur : Maurice Nadeau
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