Attention, ce livre comporte plus de 800 pages en papier presque bible et pèse un poids certain. La couverture en est discrète, mais je suppose que les amateurs de romans policiers historiques ont repéré le nom de l’auteur et savent qu’il s’agit du sixième « épisode » des aventures de Matthew Shardlake, l’avocat bossu. Vous avez le choix : soit vous lisez normalement de la page 9 à la fin, soit vous allez directement prendre connaissance (page 805) de la note historique qui vous permettra de mieux comprendre le petit monde dans lequel évolue Shardlake.
Peut-être vous êtes-vous déjà demandé d’où vient l’expression : « Ça sent le fagot ! » je vous propose une explication nettement inspirée par le début de ce roman. Le héros est contraint d’assister à un « brûlement ». Il doit regarder des hérétiques condamnés au bûcher. En principe on composait ces bûchers avec des fagots… Ainsi des propos qui sentent le fagot pourraient relever d’une condamnation au bûcher… Si ce n’ai pas la bonne explication je pense que c’est bien trouvé, non ?
L’action se déroule en Angleterre à la fin du règne d’Henry VIII dans un temps où s’opposent les « papistes », les conservateurs qui souhaitent le maintien des rituels catholiques traditionnels et les « radicaux » ou protestants qui auraient voulu adopter les pratiques luthériennes. La Reine Catherine Parr tient un journal. Elle a dans un cahier tenu des propos qui pourraient la faire condamner. On lui a volé ce cahier et on vient de découvrir sur le corps d’un imprimeur assassiné une page de ce cahier. Pour avoir déjà eu affaire à lui, la Reine convoque Matthew Shardlake et lui demande d’enquêter et, si possible, de lui éviter la disgrâce. C’est passionnant tout simplement parce que l’avocat est habile à louvoyer entre les écueils politiques et religieux qui se dressent devant lui. Attention : il est difficile d’abandonner la lecture, prévoyez du temps…
Bonne lecture.
Lamentation
Auteur : C.J. Sansom
Editeur : Belfond
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