Voilà un livre que je qualifierai de singulier. Il raconte, pour moi, l’histoire d’une femme par le biais de deux « récitants ». Jeanne d’abord qui débarque à Nice avec sa mère atteinte d’un cancer et en fin de vie. Gabriel ensuite qui raconte sa rencontre avec Jeanne et ce qui s’en suit.
Le récit de Jeanne risque de paraître déroutant au lecteur, non seulement parce que c’est un discours féminin mais aussi parce qu’il inclut la présence de sa grand-mère auprès de sa mère et d’elle. Cela lui permet d’évoquer du passé. Le récit de Gabriel peut lui aussi surprendre lorsque l’on découvre qu’il recouvre deux époques. C’est-à-dire lorsque Jeanne rentrée à Paris après le décès de sa mère retrouvera Gabriel après avoir changé de prénom. Attention Jeanne ne nous dit pas quel est son deuxième nom/prénom. Reste à découvrir qu’Hélène la femme de Gabriel comme Jeanne dessine et peint.
Une cascade d’émotions et de sentiments parfois cachés par une écriture poétique très fine. Je veux dire, par exemple, que lorsqu’on peut trouver la situation ou le récit mélodramatique, l’auteure glisse une touche poétique qui nous réconcilie avec l’histoire. Et c’est bien une histoire féminine, pas féministe. Anne Goscinny parle avec une grande pudeur d’événement féminin (la perruque et la prothèse mammaire de sa mère, avant et après sa mort). On peut lire en quatrième de couverture « Un roman poétique et personnel ». Si je comprends bien l’idée de « poétique », j’ai du mal avec « personnel ». S’il faut y voir une touche d’autobiographie on souhaitera que la poésie a eu ici un côté apaisant, bienfaisant, antalgique.
C’est subtil et touchant, alors n’emportez pas ce livre en vacances, réservez-le pour une belle journée d’automne et lisez-le à l’extérieur.
Bonne lecture.
Le sommeil le plus doux
Auteure : Anne Goscinny
Editeur : Grasset
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