Si j’osais je dirais que le dessin de couverture résume « schématiquement » un album de 124 pages -on notera tout de suite la modestie du prix (22.5 CHF)-. Les deux jeunes femmes qui s’inscrivent dans la fenêtre observent un hangar qui contient une machine. Toute l’histoire se joue entre les lieux et les souvenirs de la femme brune…
Bien sûr ce n’est pas aussi simple et depuis au moins « le voyageur imprudent » et Zemeckis on sait qu’il est très délicat de retourner dans le passé (pas évident de se croiser ou de rencontrer sa mère avant son père). Tout commence par le retour de Line chez une de ses amies. Elle est exténuée et semble complètement perdue. Au cours de sept récits où se mêleront graphiquement le passé et le présent elle va raconter et montrer à son amie ce qu’elle a vécu et où elle l’a vécu. On lui avait fait miroiter un bon emploi et un bon salaire et elle se retrouve à faire des plongées dans le passé à partir d’une machine abandonnée par l’armée française qui l’avait récupérée en 1945 chez les allemands vaincus. Une machine censée transporter un voyageur congelé à la vitesse de la lumière vers le passé… Line croit aller dans le passé puisqu’à chaque voyage elle ramène un objet du passé. Au fil des récits à son amie très sceptique la question du fonctionnement de la machine se pose. Savoir si ce que vit Line est un voyage dans le passé ou un vulgaire canular…
Là je me permettrais de reprocher à l’auteur un titre trop explicite au dernier récit. Certes il lève l’ambiguïté -en partie seulement- mais pourquoi l’infliger brutalement dès le titre du chapitre. Je crois que le lecteur qui a lu jusque là s’est fait une idée et on ne lui offre pas de découvrir s’il a tort ou raison en finesse… C’est dommage. Côté graphisme, l’architecture de l’usine s’oppose à l’humanité des personnages. Mais ceux-ci semblent figés dans une raideur proche de celle du décor. On dira que le dessin est en adéquation avec le texte. Figé et d’une certaine ambiguïté…
Pour s’interroger sur la valeur du temps…
L’impossible Machine
One-shot
Dessinateur et scénariste : Dardel
Éditeur : Mosquito
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