Il me semble que l’on peut avoir l’impression que certains responsables d’édition se moquent un peu des gens auxquels ils comptent vendre leurs produits. Et je dis d’autant plus cela que l’œuvre de Doris Lessing mérite d’être lue par le plus grand nombre. Ainsi ici, si votre maîtrise de l’anglais ne vous permet pas de comprendre que « Novella » signifie au choix longue nouvelle ou court roman, ce titre qui au pluriel justifie les trois titres qui le suivent. Ensuite que diriez-vous d’une quatrième de couverture dont le texte de présentation vous donnerait le contenu de ce que vous allez lire – avec en plus une erreur dans l’ordre des textes – et vous livrerait une citation de Télérama dont la pertinence est douteuse ? Heureusement, il y a trois histoires et le style de l’auteure. Et pour ma part je me permettrai de m’interroger sur le rapport entre les textes et l’illustration de couverture.
Mais ce qui précède relève de l’anecdotique. Quand je parle du style, il s’agit pour moi de ce style « so british » qui met en évidence le décalage entre ce qui est montré et ce qui devrait être vu en fonction d’une certaine éducation.
« Les grands-mères » raconte « la vie » de deux amies et leurs rapports avec les deux garçons qu’elles ont eu. L’une des deux femmes des hommes découvre une correspondance oubliée et vient retirer aux deux mères et aux pères la garde des petites-filles et filles.
« Victoria et les Staveney » traite des rapports entre blancs et noirs dans une certaine Angleterre mais vus surtout du côté des noires. Victoria est une fort jolie femme bien élevée qui a une fille d’un blanc et qui, six ans plus tard, va annoncer la chose au géniteur. Et l’on peut dire que Victoria sait garder ses distances.
Le dernier texte traite d’émancipation, celle d’un homme d’abord qui, au contact d’un ami retrouvé, va éclore et celle d’une femme qui aura un enfant de cet homme alors qu’elle est marié. Bien sûr les convenances empêcheront le père de voir son fils autrement qu’en photo.
Le ton de Doris Lessing est léger pour ne pas submerger le lecteur avec de l’émotion, ce qui troublerait sa lecture… Cela se lit très facilement et, comme c’est bien, il vous reste en fin de lecture un petit quelque chose.
Bonne lecture.
Novellas
Auteure : Doris Lessing
Editeur : J’ai Lu
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