Écrire pour les enfants peut paraître facile si l’on se dit que seules des choses et des histoires simples leur conviennent. Je ne suis pas sûr que cela soit aussi aisé. D’une part, vous devez avoir remarqué qu’ils sont curieux et, d’autre part, que ce qui est simple ne les passionne pas trop. Je dirais qu’il faut trouver le juste équilibre entre leur donner envie de poser des questions et leur livrer des informations qu’ils peuvent intégrer/comprendre tout de suite. Et surtout donner du rythme à ce qui est dit et chanté… Ah, ce bon monsieur de La Fontaine ! Rappelez-vous !
En quatrième de couverture on peut lire : « Conte musical en faveur des actions menées par Sol En Si et Kidz Hush à destination des enfants concernés directement ou indirectement par le virus du Sida ». Une préface présente l’ouvrage aux enfants et une postface est destinée aux parents, elle concerne la maladie et ce qui est fait contre.
Isadora est une petite fille qui a eu soin de confier une de ses dents de lait à la petite souris et elle a, comme tous les enfants, une énorme imagination. Imaginez que peu de temps après être allée se coucher elle s’endort et entre dans un monde magique où le conteur de la nuit officie. En suivant un chat et une souris, elle rencontre « une créature hybride. Il était assis là ». On me permettra une remarque, je suppose. Là il faut un parent pour expliquer « hybride » et comment de féminine cette créature est devenue masculine : Il… Pour ce qui est des mots qui demandent explication, il y en a d’autres, prière aux parents de lire le conte seuls une fois pour les repérer… L’animal qu’Isadora rencontre est le « Tamaliovalaiglachien » (on peut jouer à chercher quels animaux le composent, mais le tamanoir et le val seront difficiles à dénicher – n’est pas Mary Poppins qui veut… – à moins qu’il soit question d’un li oval …) et pour lui trouver des amis Isadora et la bête hybride vont partir en Afrique où les animaux disparaissent, où il y a des enfants-soldats et où les valeurs sont absentes…
Le conte est dit par François Morel et les 14 chansons qui illustrent et commentent l’histoire sont interprétées par divers artistes.
Ce sont les enfants qui vous diront si l’histoire, les illustrations et les chansons leur plaisent, en tout cas c’est dans l’air du temps.
PS : On notera que l’auteur, Guillaume Beaujolais, a glissé des alexandrins et des rimes internes plus repérables à la lecture qu’à l’audition, mais les enfants ont l’oreille…
Isadora et le rêve africain
Livre+CD
Editeur : La poule qui pond
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