Même si l’illustration de couverture est en référence avec le contenu du livre, je me permettrai de la trouver faible et peu attirante. Et même de ne pas renvoyer assez à l’époque, peut-être qu’avec une légère touche de rouge….
Jusqu’au 11 novembre de cette année nous commémorons « La Grande Guerre », celle qui devait être la « der des ders » et qui, par les bouleversements qu’elle provoqua, marque bien le changement de siècle, d’époque. Il y a un avant et un après 14/18. Et au moins dans la vie des femmes.
Hubert de Maximy fait débuter son histoire le 30 septembre 1917 et l’achève de manière très ouverte le 7 juillet 1918. C’est dire que tout se passe dans le temps d’une année scolaire. Celle que vivent Ariane et Juliette à l’institution Sainte-Jeanne. Ariane est fille d’ingénieur et Juliette a été élevée par sa mère qui est lampiste. Deux mondes opposés qui s’ignorent ou pire se méprisent. La sensibilité des deux adolescentes va ouvrir leurs yeux sur le monde – Hubert de Maximy confronte les chants religieux en latin aux chansons de Bruant et par le biais de « Rue Saint-Vincent » fait prendre conscience aux jeunes filles des réalités de la vie. Dans le même temps, la mère d’Ariane, veuve maltraitée par son époux, reprend goût à la vie et se rend utile auprès d’un chirurgien, la mère de Juliette grâce à un acte passé devant notaire n’a plus à se préoccuper de payer les études de sa fille et se remet à la lecture. Une jeune femme qui a déjà passé le cap de l’adolescence va aider les jeunes filles à entrer dans la vie sans dommage. Les lecteurs attentifs ou habitués de ce genre de roman auront vite trouvé la réponse à la question posée en quatrième de couverture : « Au-delà de leurs différences, quel lien secret les unit ? » (on parle bien sûr d’Ariane et de Juliette, mais ne pouvait-on laisser le lecteur se poser lui-même la question ?).
Ce qui pour moi fait avant tout l’intérêt de ce roman, c’est l’opposition entre les mondes décrits qui oblige à expliquer par exemple l’usage des couverts à poisson et « l’interdiction » de couper sa salade avec son couteau. Et cela n’est pas qu’une question de savoir-vivre. Je suppose que même ceux qui connaissent les explications apprécieront le passage dans le roman.
Bonne lecture de vacances.
Ariane et Juliette
Auteur : Hubert de Maximy
Editeur : Presses de la cité
Collection : Terres de France
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