Éros et vertu

Éros et vertu

Avec un sous-titre explicatif : « Le corps des femmes de Watteau à Manet » et en illustration de couverture « Le balcon » dudit Manet et l’on appréciera que la vertu du titre se marie avec le vert du tableau, ce n’est pas rien pour l’œil…

Si vous voulez lire la quatrième de couverture, contentez-vous des cinq dernières lignes qui renseignent sur l’auteur et évitez de lire les deux premiers et longs paragraphes qui résument trop bien le contenu du livre. Et comme je vous connais un peu, une fois que vous aurez regardé les illustrations intérieures vous n’aurez plus envie de lire. Alors commencez si vous voulez par regarder les images et laissez vagabonder votre imagination. Et lisez. Il m’étonnerait que vous ne vous preniez pas au jeu. C’est passionnant pour la simple et bonne raison que cela traite de la fonction sociale de la peinture… quand il n’y a pas d’autre support pour l’image (la peinture et ses dérivés, bien sûr).

L’auteur nous montre un Watteau comme on ne le regarde plus ou pas. Nous voyons des formes et des couleurs, lui nous montre un portrait de roi qui va être remisé dans une caisse. On peut penser que dans ce tableau/enseigne de magasin ses contemporains voyaient bien cette mise en caisse. Ainsi chaque époque impose une façon de voir qui correspond à son temps, à ses mœurs. Et le regard sur les femmes, sur leurs rôles dans la société évolue. Ce que dit l’auteur du « Déjeuner sur l’herbe » de Manet m’a renvoyé à un certain Picasso… qui, vous le savez, a copié un grand nombre de fois en le déformant, le triturant si l’on peut dire « Les Ménines » le célèbre tableau de Velazquez. Comme pour en extraire la substantifiques moelle.

Quand vous tournerez la dernière page je crois que vous ne pourrez plus regarder un tableau comme avant. On dira que la peinture aura gagné une dimension supplémentaire.

Pour mieux voir…

Éros et vertu
Auteur : Alberto Mario Banti
Editeur : Alma

www.alma-editeur.fr