La bande à Bébel
Le vert de la couverture n’est pas assez subtil pour rappeler l’esprit de la jeunesse qui anima ces jeunes « godelureaux ». Et se pose une autre question : pourquoi n’avoir montré que deux des membres de la bande et de plus dans une complicité qui les éloigne de Belmondo ?
Vous avez peut-être assisté à l’accolade fort médiatisée entre l’Alain et le Jean-Paul qui ont plus ou moins bien vieilli. « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans » nous a dit un certain Arthur… et l’on sait qu’il faut que jeunesse se passe. On imaginera sans peine de quelle liberté ont besoin et envie des jeunes qui prennent la mesure de leur puissance – pouvoir dans une France de l’après-guerre qui s’est repliée sur elle-même… Il n’est qu’à regarder les films que cette époque projette dans les salles. Quand on fait une blague et que les spectateurs rient, il va de soi que l’on recommence jusqu’à ce que quelqu’un prenne le relais. Attention, nous ne sommes pas aujourd’hui où l’on fait rire de manière organisée… Question : les humoristes actuels s’amusent-ils entre eux ? D’accord, je vous raconte une des anecdotes… Bruno Cremer (remarquable Maigret, au moins) détestait madame Béatrix Dussane qui avait la particularité d’exiger que ses élèves du conservatoire arrivent à l’heure alors qu’elle arrivait régulièrement en retard. Bruno Cremer décida un jour qu’elle trouverait sa salle vide en arrivant… La dame alla se plaindre auprès du directeur et revint avec lui pour trouver les élèves à leur place.
La chose peut-elle être rééditée aujourd’hui ? Fait-on toujours des blagues ? Regardez autour de vous. J’aurais tendance à penser que si blague il peut y avoir elle relève plus de l’accidentel que du concerté ou elle passe par les réseaux sociaux…
En complément au programme, on consultera avec plaisir un film d’Yves Robert, « Les copains », d’après le roman de Jules Romains dans lequel figurent quelques membres de la fameuse bande…
Bonnes lecture et séance…
La bande à Bébel
Auteur : Philippe Durant
Editeur : Archipel
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