Je me permettrai de regretter que la reproduction du tableau de Jérôme Bosch Le jardin des délices qui illustre la couverture soit si « petite »… Pour ce qui est du contenu, je ne saurai trop vous en recommander la lecture. Ce livre fait partie de ce que j’appelle les livres stimulants, vivifiants. Il réveille et stimule l’esprit du lecteur confit dans ses certitudes et ses croyances. Mais il le fait en accumulant les « preuves ».
La question de base est la suivante : le Paradis est-il perdu du fait du péché originel ou est-il possible d’y accéder ? Celui qui le déclare perdu, ce Paradis, c’est Augustin. Je n’ai été latiniste que sur un temps trop bref hélas pour lire le latin dans le texte mais je fais confiance à l’auteur quand il dénonce la manipulation à laquelle se livre Augustin pour expliquer ce que ce péché entraine… Je regrette aussi que mes professeurs de lettres ne m’aient guère parlé de La Divine Comédie de Dante ou n’y aient vu que Béatrice et omis le côté politique … Ce côté politique qui dérange souvent les gens, comme si l’on ne pouvait en parler sans se fâcher… Ce que monsieur Agamben dit de ce texte donne sérieusement envie de le relire en en cherchant la meilleure traduction. Vous êtes toujours là ? Merci ! D’autant plus que l’auteur ne se limite pas aux Pères de l’Église et à un lointain passé même si leur influence est encore notoire. Il trouve chez Walter Benjamin (il me semble en avoir parlé il y a peu) et chez Alfred Loisy (que je ne connaissais pas) du XXème siècle une résonnance à son propos.
Un livre indispensable à tout esprit ouvert et si vous l’offrez faites attention à qui pour éviter d’avoir des retours négatifs.
Bonne lecture.
Le Royaume et le Jardin
Auteur : Giorgio Agamben
Editeur : Rivages
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