Je me permettrai de trouver l’illustration de couverture bien faible en regard du contenu et de vous renvoyer à une précédente chronique concernant cet auteur puisque le titre chroniqué est ressorti en 10/18, il s’agit de Un autre tambour (chronique ici https://www.daily-passions.com/un-autre-tambour ). Enfin deux broutilles ont titillé mes méninges l’une concerne la traduction surprenante de A drop of patience, le titre original ,en Jazz à l’âme et l’autre un surprenant féminin pour « brut de décoffrage » devenu brute de…

Vous souvenez-vous de Candide de Voltaire et du noir qu’il rencontre ? Oui Cacambo c’est cela. Un noir qui lui dit avoir été vendu par ses parents. Là, il est question de Ludlow, un enfant de moins de cinq ans et aveugle vendu par son père à une institution. Un enfant doué pour la musique à qui l’on va apprendre le trombone et qui en deviendra virtuose. Attention ! Ce n’est pas un roman banal. En tête des chapitres vous trouverez les réponses de Ludlow à un journaliste musical qui l’interroge sur sa carrière. C’est dire qu’il est devenu quelqu’un et ce qui disent les chapitres c’est comment la chose s’est faite. Comment l’enfant est devenu un homme. Si Ludlow est aveugle il est loin d’être sourd et c’est à l’intonation qu’il entend et comprend les personnes, il entend ce qui est dit sous les mots. Et en cela le roman est très réussi. En fonction de ce qu’il a perçu, Ludlow donne à entendre ce que la personne veut ou voudrait. Son rapport aux femmes est déterminant, pour lui comme pour elles, tant en musique que dans le rapport de couple.

Vous aurez peut-être un peu de mal à saisir exactement qui est Ludlow. J’en ai une idée floue : infirme, noir, doué, abandonné qui ne fait confiance à personne et qui vit par et pour la musique au point de refuser d’être considéré comme un inventeur de quoi que ce soit et de revendiquer sa/cette musique comme le résultat d’un travail collectif. En bref : un homme bien.

En guise de postface, un assez long poème d’Aiki, l’épouse de William Melvin Kelley qui est un « joli » et juste complément à ce qui la précède.

Bonne lecture, lente.

Jazz à l’âme
Auteur : William Melvin Kelley
Editeur : Delcourt

www.editions-delcourt.fr

Jazz à l'âme
5.0Note Finale

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