Le vermillon de la couverture vous tirera sans doute l’œil tout comme l’illustration qui n’a nul besoin d’être explicitée. Pour ceux qui – par hasard – ne reconnaîtraient pas, la lecture de la préface qui a le mérite de situer les textes dans le temps littéraire et historique vous aidera sans doute à identifier un des grands lieux des Alpes : Le Cervin.

Je supposerai que vous connaissez mon habitude de rapprocher l’œuvre chroniquée d’une autre œuvre du même genre ou non, là j’hésite entre Edward Hopper, Sempé, Glen Baxter ou Voutch. Cinq textes composent ce recueil. Le texte central Perdu de vue risque de vous paraître banal en regard des autres et pourtant, en y réfléchissant, vous mesurerez sa force. Il y est question de liberté. Les autres sont tout aussi forts mais comme leurs sujets sont denses : l’anonymat, l’isolement, l’émigration, le fichage… on n’y prête pas la même attention… Le sujet peut prendre le pas sur le texte. En lisant au compte-gouttes vous constaterez que si cela se confirme au moment où vous percevez le rapport texte-sujet cela s’estompe pendant le reste de la lecture pour vous laisser une drôle d’impression au bout de la lecture. Comme on se sent lorsque l’on a compris quelque chose mais que l’on ne mesure pas tout de suite ce que cela implique… Le temps juste avant que l’on pense Eurêka ! ou « Bon sang ! Mais c’est bien sûr ! ». Pour un peu je vous conseillerai de lire le texte central en dernier, comme une sorte de conclusion. Attention à l’écriture, ne vous fiez pas au fait qu’elle peut vous paraître simple, banale. Si elle l’est, c’est grâce au travail de l’auteur. Le travail des orfèvres : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez… » comme disait Boileau, je crois.

Idéal pour les transports en commun et digne de prêt…

Bonne lecture.

Château d’eau
Auteur : Bernard Comment
Editeur : Zoé
Collection : Poche

www.editionszoe.ch

Château d'eau
5.0Note Finale

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.