Ce roman a obtenu le Prix Décembre en 2019 et pour une fois je vais vous dire que l’illustration de couverture est idéale. Vous avez reconnu la tête humaine de ce cerf, c’est celle de l’artiste Frida Kahlo – activez un moteur de recherche si vous ne connaissez pas – et le tableau est d’elle.
Pamina vit avec Nils dans un coin perdu de montagne, loin de Paris, aux Hautes Terres, dans l’Est. Un jour Léo était arrivé et avait demandé s’il pouvait « placer un affût » sur un coin de leur terrain qui participe d’un lieu spécial, un lieu à clan de cerfs. Léo a construit l’affût et en a donné la clé du cadenas à Pamina. Et le livre raconte ce que l’on pourrait appeler l’envoûtement de Pamina par les cerfs… Comme un long et lent apprivoisement réciproque, une patiente appréciation, une douce reconnaissance de l’autre. Une appropriation de quelque chose de commun, d’impalpable, d’invisible mais perceptible et émouvant. De l’ordre de ce qui fait naître les frissons.
Hélas, on s’en doute, l’illustration de couverture avec ses neuf impacts de flèches nous renvoie à Saint Sébastien et Pamina découvrira la violente sauvagerie des hommes… Une violence d’autant plus forte qu’elle brise une sensualité riche.
On pourrait imaginer qu’un enseignant chargé de cours en matière de Sciences de la vie et de la Terre propose une lecture collective de ce petit livre et la fasse suivre d’un débat modéré par un professeur de français.
A lire lentement comme on déguste un plat que l’on aime et dans les transports en commun pour y apporter les fragrances des Hautes Terres.
Bonne lecture.
Les grands cerfs
Auteur : Claudie Hunzinger
Editeur : J’ai Lu
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