Avec une superbe illustration de couverture (vous avez remarqué l’apostrophe en rouge ?). Superbe parce qu’incitatrice à feuilleter… Et là vous serez piégé… Cet auteur est addictif pour employer un terme à la mode. Et il a, à mon avis, un don exceptionnel. Celui de savoir traiter avec ‘légèreté’ les cas graves sans leur faire perdre de leur gravité. De nous faire sourire de quelque chose de sérieux et en même temps de nous faire mesurer le sérieux. Est-ce le propre des bons comiques ? Je ne sais pas ! Mais Marc Jolivet fait partie de ceux qui font prendre conscience du monde. Autant j’ai eu du mal à apprécier en leur temps leurs interventions radiophoniques (avec son frère Pierre, devenu le talentueux metteur en scène que l’on connait) – voir le cahier photos – autant j’ai goûté ses spectacles… Là il nous raconte sa vie. Non en choisissant les anecdotes susceptibles de nous émouvoir mais en nous racontant ce qui l’a marqué, ce qui l’a construit. Et bien sûr avec une pointe d’humour – comme un accent et/ou une pointe d’ail – cela transforme le récit. Nous ne pouvons nous apitoyer mais nous devons reconnaître à ce trublion une qualité : il sait vivre. Et il aime ça ! Le bougre ! Au point de s’accommoder de tout pour pouvoir continuer. Je ne vous citerai rien de ce livre, ce serait vous priver des découvertes… Mais je vous dirai que le titre est une belle trouvaille. Et d’abord combien d’entre vous ont lu « aristocrate » par habitude avant un temps de recul pour déchiffrer le bon mot ? Sans prendre la peine de décomposer… Aristocrate renvoie au pouvoir de la noblesse… Artist’ocrate renvoie au pouvoir de l’artiste et à sa noblesse. Ainsi l’artiste est ennobli par son art qu’il valorise et qui le valorise et cela lui confère un pouvoir… Celui de nous faire aimer la vie. Un pouvoir très artist’ocratique…
Bonne lecture lente, pour savourer.
Mémoires d’un Artist’ocrate
Auteur : Marc Jolivet
Editeur : Robert Laffont
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