Couverture séduisante bien que pour moi trop explicite. Une auteure injustement méconnue des francophones qui a pourtant la caution d’une autre grande dame de la science-fiction (Ursula K. Le Guin). Ce livre a obtenu le prix Philip K. Dick.
Si je trouve l’illustration de couverture trop explicite c’est sans doute parce que le roman s’ouvre sur les mots de l’extraterrestre qui s’adresse à sa monture et que si cette monture est de la race des Seattle (état de Washington) il n’est pas immédiatement perceptible que cette monture est un humain, tout comme le discours du cavalier a quelque chose d’humain. Ne croyez pas que j’ai tout dit. La force de ce livre est de nous raconter sans longueur, la transformation en adultes de deux jeunes : un humain-monture et un Hoot-cavalier. Le Hoot a des jambes flasques et rampe au lieu de marcher. Les Hoots ont vaincu les humains devenus des Sams et des Sues, et les ont asservis comme monture mais il reste des rebelles et certains ont pu fuir les écuries. La transformation de Charley, pour sa mère, – Smiley pour les Hoots – est lente car elle correspond à sa prise de conscience de la planète et des autres. Il se heurte à son père, à des montures qui veulent tuer son cavalier. Ce dernier ‘Petit Maître’ est un futur dignitaire. Leur croissance s’accompagne de luttes entre humains et Hoots. Les deux êtres-individus ayant vécu ensemble l’aventure de la vie sont ‘sages’ et réceptifs au changement. Au fil de ma lecture j’ai souvent pensé à La Fontaine et à la fable Le loup et le chien… qui fait cousiner les deux animaux comme si l’extraterrestre Hoot et l’humain partageaient aussi un cousinage.
Je ne saurai trop vous conseiller d’offrir ce livre aux jeunes amateurs de lecture passionnés ou non d’aventures. Petit Maître et Charley se posent des questions à eux-mêmes mais c’est au lecteur de leur trouver des réponses… De l’art insidieux d’éduquer sans contraindre…
Bonne lecture…
La Monture
Auteure : Carol Emshwiller
Editeur : Argyll
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