Avec en illustration de couverture un portrait coloré en rouge de l’autrice et la mention Prix Nobel de littérature 2007. On soupçonnera la coloration en rouge d’être moins ‘innocente’ qu’il n’y paraît, et on se dira que le rappel du Nobel n’est pas inintéressant tout en pensant que pour beaucoup cette distinction est dévaluée. Et on ajoutera que la meilleure façon de savoir si elle l’a mérité est de la lire, de juger sur pièce. Ce petit livre regroupe des conférences faites par l’autrice et l’on remarquera le côté oral des publications. Mais on constatera au bout d’un certain temps que lesdites conférences sont bien sur écrites. Écrites pour démontrer et convaincre, il s’agit donc d’un oral travaillé. Et le titre vous dit tout. Autrement dit : nous sommes responsables de notre malheur. C’est nous-mêmes qui tressons la corde avec laquelle nous serons pendus. Et ce qu’il y a peut-être de plus inquiétant c’est que nous le savons et que nous continuons de nous comporter comme si de rien n’était. Nous continuons de croire en des promesses électorales, en des slogans simplistes – pour ne pas dire pire – en des hommes providentiels, comme si l’histoire, la vie, notre vécu ne nous donnaient pas de leçons. Et il y a toujours quelqu’un pour se croire, se dire providentiel, pour faire des promesses en échange de bulletins de vote. Doris Lessing nous montre tout cela et nous demande de bien regarder pour mieux nous libérer de nous-mêmes. Un petit livre salutaire, donc. A condition d’en tirer profit, de ne pas se contenter d’acquiescer chaque fois que nous comprenons ou de mesurer la compréhension de l’autre. Mais je crains que ce livre et ma modeste chronique relèvent pour vous de ces résolutions de début d’année. Celles prises dans les brumes des lendemains de fête que l’on oublie sans vergogne. Celles qui subissent sans se plaindre des entorses à répétition.
Bonne lecture de transport en commun pour montrer que vous êtes conscient.
Ces prisons où nous choisissons de vivre
Auteure : Doris Lessing
Editeur : J’ai Lu
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