En attendant Metroid Prime 4 en 3D, Nintendo nous fait patienter avec un Metroid 2D plus classique. Une aventure galactique à l’ancienne hommage au superbe et légendaire Super Metroid. Metroid Dread a-t-il tous les atouts pour devenir lui aussi un classique sur Nintendo Swtich? Est-ce le Metroid Ultime?


Dès les premières notes, Metroid Dread nous met dans l’ambiance et nous replonge dans Super Metroid sur SNES. Quelques notes qui en disent long. Un retour aux sources, la promesse d’une aventure épique avec Samus Aran, l’héroïne intergalactique la plus connue de l’univers Nintendo.

Inspiré d’Alien de Ridley Scott, Metroid est une des plus vieilles licences de Nintendo. Super Metroid, l’épisode emblématique est toujours considéré comme une des meilleurs jeux vidéo jamais fait encore aujourd’hui. Rendons à César ce qui lui appartient, quand on parle d’un Metroidvania c’est évidemment à cette série, que l’on fait référence. C’est Metroid en 1986, avec Castlevania, qui a posé les bases de ce gameplay labyrinthique d’action et d’aventure si particulier et si populaire. Aujourd’hui on trouve beaucoup de jeux du genre comme les jeux Hollow Knight, Ori, Guacamelee, Bloodstained, Shadow Complex, ou F.I,.S.T. dernièrement et bien d’autres. Un style qui a évolué et qui s’est modernisé au fil du temps. Ce nouveau Metroid débarque après une longue absence avec Dread pour nous montrer qu’il a toujours sa place et qu’il est toujours au top de son genre.

Alors c’est quoi un metroidvania, me direz-vous. C’est un jeu d’aventure dans lequel on explore beaucoup et on progresse de zones en zones au gré des améliorations, pouvoirs, habilités ou autres, obtenus. Il faut trouver son chemin en revenant souvent sur ses pas en revisitant d’anciennes zones rendant accessible la suite de l’aventure grâce aux nouvelles capacités acquises du héros. L’exploration et le sens de l’orientation est souvent bien mis en avant dans ses jeux. L’action prend aussi une part très importante de l’aventure avec une montée en puissance et des boss bien vénères et difficile à battre.

La série des Metroid se divise en 2 catégories: les side-scrollers plateformers 2D depuis la NES et la série des Prime en full 3D depuis la Game Cube. Pour Metroid Dread ont à vraiment un pur jeu de plateformes, d’action et d’exploration en 2D comme l’était Super Metroid ou dernièrement le très bon Metroid Samus Returns sur 3DS, qui était fait par la même équipe de développeurs espagnoles de Mercury Steam à qui l’on doit aussi les Castlevania Lords of Shadow.

Enfin la suite de l’histoire

Dans Metroid Dread, tout commence après les aventures de Metroid Fusion. Metroid Dread nous envoie sur la Planète ZDR. Après l’apparente extinction de la race des métroïdes et des parasites X, la fédération galactique reçoit une curieuse vidéo montrant un parasite X encore en vie. Effrayée, elle décide d’envoyer des robots hypersophistiqués pour enquêter et prélever de l’ADN. Ce sont les E.M.M.I. Sans contact de la part de ses robots, elle fait alors appel à Samus Aran, seule chasseuse de têtes de l’univers capable de réussir cette mission périlleuse grâce à son ADN modifié au fil de ses dernières aventures. Sur place, Samus tombe sur, bec de corbeau, un curieux guerrier Chozo (les créateurs des Metroïdes).

Après un combat qui ne tourne pas à l’avantage de Samus, elle perd tous les pouvoirs de son armure. A son réveil, elle découvre une base hostile. Elle est seule, comme toujours. Elle devra remonter à la surface rejoindre son vaisseau et fuir ZDR. Mais le chemin sera long, rempli d’embûches et de monstres dangereux. Elle retrouvera ses pouvoirs petit à petit ainsi que de nouveaux. Ces nouvelles capacités lui donneront accès à de nouveaux passages qui lui permettront de progresser. Elle va aussi tomber sur les E.M.M.I. perdus qui errent dans certaines zones. Ils ont été hackés et poursuivront sans relâche Samus ce qui occasionnera de grand moment de stress. Samus arrivera-t-elle à faire exploser la planète et s’enfuir avec son vaisseau comme elle en n’a l’habitude ou est-ce un destin plus funeste qui l’attend?

Pas facile à prendre en main

Manette en main Samus est très rapide. Elle court et saute avec aisance, peut-être trop d’ailleurs. La sensibilité des commandes est plutôt élevée. Dire que le personnage glisse serait exagéré, mais il y a peu de frottement. Ça part dans tous les sens au quart de tour. Un peu comme dans Super Metroid. Il faut s’habituer à cette fluidité de mouvement. Après avoir pris le coup, c’est assez agréable car la progression est rapide et agréable. Les erreurs sont tout de même fréquentes.

Autre chose auquel il faut s’y faire, c’est le binding des boutons pour les nombreuses actions que peut faire Samus. En plus, de courir, sauter et tirer, Samus peut effectuer pleins d’autres choses: tire normal ou chargé; tirer des missiles de différents types; se mettre en boule; poser des bombes; utiliser un grappin; faire des dash, devenir invisibles, scanner une zone, glisser, contrer, viser avec précision à 360°, etc., etc. Et toutes ses actions sont liées aux boutons de la Switch avec des combinaisons parfois curieuses. La gymnastique des doigts pour effectuer certaines séries d’actions est quelquefois périlleuse et on s’emmêle de temps en temps les pinceaux. On oublie de lâcher un bouton, on se trompe, on manque de précision avec le stick qui est sensible. Vraiment le choix de certains binds est discutable. Ils auraient pu laisser les joueurs modifier les commandes pour être plus alaise, malheureusement ce n’est pas le cas, comme souvent avec les jeux Nintendo.

Un challenge palpable

Metroid Dread n’est pas un jeu facile. En tout cas, pas pour tout le monde. Ça risque de pester pour certain. Si l’exploration un peu labyrinthique peut poser quelques soucis à certains joueurs, c’est plus le côté action qui va vraiment faire grincer quelques dents. Les zones sont truffées d’ennemis plus ou moins lambdas. On comprend souvent très rapidement leurs points faibles pour s’en débarrasser en un instant. En plus avec la montée progressive en puissance, il devient de plus en plus facile de traverser les zones.

Néanmoins, il y a des caps à franchir qui demanderont plus de skills: Les zones des E.M.M.I. et les Boss. Les zones E.M.M.I. sont des endroits que Samus devra traverser sans se faire prendre. Si un E.M.M.I.  l’attrape, ses chances de survie sont pratiquement nulles. Il faut donc se la jouer discret et rapide. Les E.M.M.I. sont cloisonnés à ces parties de map et en sont les gardiens. Ils rôdent à l’affut d’un mouvement ou d’un bruit. Au moindre son, l’ E.M.M.I. se met en alerte. On peut encore lui échapper grâce au camouflage par exemple. Mais s’il repère Samus, il part en chasse à toute vitesse et, là, mieux vaut prendre ses jambes à son cou.

Les zones E.M.M.I. ajoute un stress au jeu qui est parfois plaisant, mais la plupart du temps très énervant, car il faut bien utiliser les mécaniques de gameplay dernièrement apprise pour lui échapper et s’est souvent gonflant. Les E.M.M.I. sont indestructibles en apparence. Inutile de les attaquer, la défaite est inévitable. On peut leur échapper avec un contre parfait. Ensuite, il arrive de tomber sur le canon Omega qui lui permet de venir à bout d’un E.M.M.I. et ainsi libérer la zone pour l’explorer calmement sans stress. Ouf.

Reste les boss effrayant du jeu qui eux sont une autre paire de manche. Il est indispensable de les vaincre car il offre une nouvelle habilité à Samus pour progresser. Très résistant avec des patterns vicieux et rapide, les boss vont donner du fil à retordre à beaucoup de joueurs. Premièrement, il faut trouver comment et où le toucher et lui faire mal. Ensuite, il faut éviter ses attaques qui font énormément de dommages. Et finalement, il faut mettre tout ça en œuvres avec les commandes du jeu tellement pratiques et instinctives. Et tout ça dans le feu de l’action. Heureusement, le jeu fait une sauvegarde automatique juste avant le boss pour au cas où y revenir plus tard mieux équipé avec plus de vie et de ressources. Et c’est là qu’on part en back-tracking explorer et se perdre dans les anciennes zones à la recherche de loot.

Toujours à la pointe

Le level design de ce Metroid Dread est exemplaire. C’est un labyrinthe avec beaucoup d’exploration, de recherche et, bien sûr, du back-tracking. On passe un temps considérable à chercher son chemin. On avance, on revient en arrière, on regarde la map 20x pour trouver un petit passage secret pour progresser. Il faut régulièrement cribler les salles de missiles pour desceller les sorties dérobées. On tombe souvent sur un passage ou une porte infranchissable. Il faudra y revenir plus tard avec le bon pouvoir. Et même, si parfois, on se pense vraiment coincer et qu’on ne trouve pas de sortie, ce qui arrive souvent, il faut bien se dire qu’il y en a toujours une. Pas toujours évidente à trouver, mais bien là. La progression a été réfléchie de manière à ne jamais être coincé dans un endroit où on ne devrait pas être. On monte, on descend, on avance, on recule, mais jamais le jeu ne laisse aller en dehors des zones praticables pour nous coincer. Mais il faut chercher et bien regarder. Il nous fait toujours comprendre d’une manière ou d’une autre l’inaccessibilité d’une région. Soit par une porte fermée, un passage inaccessible ou des conditions extrêmes avec des températures insupportables pour la combinaison de Samus.

La carte est assez gigantesque. Elle est divisée en plusieurs secteurs assez grands où il pourrait être assez facile de se perdre, surtout lorsque l’on décide de back-tracker très loin en arrière pour looter des ressources. D’ailleurs, le jeu n’impose pas d’immenses retours en arrière pour progresser. Il y en a, mais ça reste assez local globalement, n’excédant pas ou rarement plus d’un secteur d’écart.

La carte est notre meilleur ami dans le jeu. Très rudimentaire et simpliste en apparence, elle s’avère finalement hyper complète avec toutes les informations importantes et même plus encore. Elle utilise des codes couleurs super pratiques qui rendent la carte lisible. Chaque porte, passage, trappe, et zone ont une couleur reconnaissable ce qui facilite grandement la navigation. Les zones avec un secret non découvert clignotent. Les objets obtenus sont marqués. Etc. On peut ajouter différents points d’intérêts avec des marqueurs. C’est vraiment clair et pratique. Surtout lorsque l’on veut planifier le meilleur chemin pour atteindre une zone spécifique.

Une présentation nickel chrome

Pour ce qui est de la présentation du jeu, c’est pas mal, mais rien de fou, non plus. C’est très Metroid dans l’âme et l’univers est respecté à la lettre. On s’en que ce sont les mêmes devs que Samus Returns sur 3DS. Le jeu reprend pas mal d’éléments en les faisant évoluer en HD. Tout est en 3D sur un plan 2D. C’est plutôt joli pour un jeu Switch. Les contrastes sont bien marqués pour une bonne lisibilité et en mettre plein la vue avec la nouvelle Switch OLED dont il est l’ambassadeur. Après, c’est un style différent, mais ce n’est pas du niveau d’un Ori, par exemple. Les animations et effets sont très bons et fluides. La lisibilité est parfaite. Le jeu utilise intelligemment les couleurs et les styles pour offrir une lecture du jeu irréprochable. C’est maitrisé à la perfection. Les environnements sont bien travaillés et variés pour bien construire et sectoriser rapidement la carte mentalement afin de s’y retrouver plus facilement.

Les backgrounds sont pas mal, mais quelque-chose d’un peu plus fourni et plus vivant, ça aurait été bien. Et un peu moins cloisonné aussi. On sent qu’on est dans une base profonde, mais encore plus d’environnement extérieures avec de la profondeur auraient fait plaisir. Histoire de voir un peu plus la planète ZDR et sa faune. Il y en a, pas d’inquiétude. Plus on remonte vers la surface, mieux c’est. Le jeu tourne en 60fps. Ça c’est déjà très agréable. Le jeu est très plaisant à jouer. On sent que l’animation et le flow du jeu est rapide et nerveux. C’est fluide la plupart du temps, sauf quelques ralentissements souvent lors d’explosion à l’écran. C’est du bon boulot dans l’ensemble.

La mise en scène et le sound design sont top. Il n’y a rien à redire. La bande-son met une ambiance de dingue. Un peu stressante et souvent épique, la musique est parfaite pour le jeu. Les cinématiques sont pas mal non plus, avec des plans 2.5D qui donnent du volume au jeu. Elles sont plutôt simples et assez courtes. C’est efficace, on comprend très bien ce qu’il se passe, les enjeux et l’intensité du moment. C’est réussi. On n’en demande pas plus dans un jeu du genre. En plus, il y a ADAM, l’ordinateur central, qui nous donne toutes les infos nécessaires pour continuer.

Prêt pour le speedrun

Metroid Dread est un jeu qui sera intéressant de suivre dans les semaines, mois et années avenir pour ses potentiels speedruns. Le jeu peut être tourné et retourné dans tous les sens pour gagner du temps. Les devs ont vraiment pensé le game design pour le speedrun. Des ennemis contournables, au level design prévu pour ça ainsi que les OS (one shot) caché des boss. Tout est là pour satisfaire les amateurs.

Encore un hit pour Nintendo

Ce Metroid Dread est grandiose. Une pépite signée Nintendo et Mercury Steam. Il propose un gameplay très orienté action calibrée à la perfection pour un challenge bien présent et bien dosé, sauf les boss peut-être, et une exploration labyrinthique exceptionnelle avec un level design maitrisé de bout en bout. C’est un régal à jouer. L’aventure évolue progressivement faisant passer Samus de proie à prédateur. Les pouvoirs récupérés sont habilement composés de nouveaux et d’anciens pour de nouvelles situations de gameplay, ainsi que du gameplay classique et nostalgique. D’ailleurs, la vibe Super Metroid est plus que présente. Dread en reprend les codes et les couleurs pour notre plus grand plaisir. Il devient difficile de poser le jeu, une fois lancé. Le jeu n’est pas facile n’y vraiment linéaire. Il est long aussi. Il faut compter une bonne dizaine d’heures voire plus pour le finir (le temps de jeu en fin de partie ne compte que le temps de jeu effectif et non les retries). Metroid Dread serait plutôt dédié à un public un peu expérimenté et pas trop jeune. Au moins de jeunes adolescents afin de bien comprendre le fonctionnement de la progression et s’y retrouver sur les immenses maps étriquées et complexes. Les commandes nombreuses et parfois étranges, peuvent aussi être un frein à certains joueurs non-expérimentés. C’est le jeu à avoir sur Switch en cette fin d’année pour les gamers voulant vivre une expérience vidéoludique ancienne et moderne à la fois de très bonne qualité. A Must-have.

Les plus:

  • Une aventure épique et magnifique
  • Une progression et montée en puissance maitrisée
  • Les nombreuses armes et pouvoirs de Samus (nouveaux et anciens)
  • Un level design millimétré et calibré à la perfection
  • De l’action pratiquement non-stop
  • Un sound design excellent et une bande-son délicieuse
  • La map, tellement pratique
  • Un gameplay très fluide en 60fps hyper plaisant
  • Certains combats de boss grandioses
  • En français intégralement (textes & voix)
  • Un digne successeur à Super Metroid

Les moins:

  • Le binding des commandes compliqué et inchangeable
  • Quelques ralentissements occasionnels
  • Le système de sauvegarde qui peut poser problème si on ne fait pas attention
  • Des boss qui en énerveront plus d’un et parfois redondant


Éditeur : Nintendo
Développeur : Mercury Steam
Date de sortie : 08 octobre 2021
Plateforme : Nintendo Switch
Genre : action / exploration / plateforme 2D

Metroid Dread
4.5Note Finale

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