Viva la Revolution! Libertad!!! Après de multiples reports due au COVID, le nouveau Far Cry est enfin là. Iles exotiques, plages abandonnées, coquillages et crustacés. Et un dictateur cruel et sans pitié. Tous les ingrédients pour un bon shooter d’action en open world. Qui n’a jamais rêvé d’aller à Cuba? Heu Yara…  


La formule Far Cry avait pris un coup de fouet avec Far Cry 3. Un virage qui avait beaucoup plu et permis à la série de devenir un immense poids lourd de l’industrie qui compte pour l’entreprise française. Chaque nouvel opus est un rendez-vous attendu par son public. Dès lors, on ne change pas une équipe qui gagne et ça n’a pas beaucoup bougé. Même structure, même feeling, les Far Cry sont calibrés et réglés comme des horloges Suisse. Ça plait ou non, mais s’en lasse-t-on?

Alors dans ce Far Cry 6 on y incarne Dani, une ou un révolutionnaire, c’est au choix, qui va vouloir libérer le peuple de Yara après avoir essayé en vain de s’enfuir par bateau vers les États-Unis. Yara est formée d’iles dans les Caraïbes qui n’est pas sans rappeler un certain Cuba. De l’architecture aux vieilles bagnoles en passant par le régime politique, on n’est clairement pas en Suède. C’est donc une dictature gouvernée d’une main de fer par El Presidente Castillo joué par Giancarlo Esposito que l’on connait spécialement pour son rôle dans Breaking Bad. El Presidente Castillo est sans pitié. Il a pour but de cultiver le viviro, une plante de tabac un peu spéciale. Elle aurait le potentiel de soigner le cancer et faire de Yara une grande nation riche et prospère. En attendant les vertus thérapeutiques, c’est une plante hallucinogène qui rend fou et empoisonne son peuple.

Afin d’abattre ce régime ultra-violent et injuste et mettre fin à l’oppression, Dani devra d’abord libérer trois zones sous le contrôle des lieutenants de Castillo. Dani fera des alliances et augmentera l’influence du groupe Libertad sur Yara tout en affaiblissant le gouvernement en place. Tout cela rappelle assez Far Cry 5. C’est normal, c’est assez proche. Il faudra prendre des camps et des barrages routiers, des bases militaires en tout genre afin de circuler plus facilement et pacifier les zones.

Far Cry 6 ne va pas chambouler les codes de la série. On est sur du standard, Far Cry. Si vous avez joué à un Far Cry depuis le 3, vous connaissez la musique. Le rythme est le même et quelques accords changent. D’ailleurs, Far Cry 6 rappelle visuellement beaucoup le 3 en renouant avec son côté exotique des îles des Caraïbes. La vibe de certains objectifs de missions est aussi clairement inspiré du jeu. On détruit des plantations de viviro sur Bella Ciao au lieu de plan de canabis sur du Dub Step, mais l’idée est là.

Alors qu’est-ce qu’on fait dans ce Far Cry 6? Dans les différents camps de Libertad on accepte des missions des chef locaux pour libérer les environs. Libérations, destructions, tout est prétexte à tout défoncer et nettoyer à grand coup de kalash. On pique un véhicule ou un cheval et s’est parti. On parcourt l’immense map à notre disposition. Elle est vraiment très grande avec beaucoup de reliefs et de montagnes qui ne rendent pas l’exploration toujours facile. On peut mettre le feu à tout et n’importe quoi avec une propagation jouissive et parfois dangereuse. Une fois sur place, on fait le ménage, on ramasse le loot et on rentre. La liberté est souvent totale. Que ce soit la manière d’atteindre la mission, par les airs, les mers ou les terres, tout est permis. Ensuite libre à vous d’y aller tranquille en mode furtif avec un sniper silencieux ou comme une brute avec un bazooka qui tâche.

Ce plaisir de gameplay est toujours présent. L’action est bonne, comme d’habitude. Après l’IA n’est pas des plus malignes. Allié ou ennemie, ce ne sont pas des flèches. On a vite fait de la déjouer et il ne faut pas trop compter sur elle non plus. Elle compense par le nombre impressionnant de pnj et l’artillerie lourde très vite déployé qui pose souvent problème.

Hors des missions, il est toujours intéressant de visiter chaque recoin et de mettre le feu. Il y a souvent un trésor, une énigme ou juste des postes de gardes à vider. Le jeu est truffé de contenus annexes palpitant pour nous écarter de la mission principale et passer des heures à fouiller.

Far Cry 6 ne laisse jamais de temps mort. Il y a toujours un truc pour rendre l’aventure plus excitante avec de l’action et des gunfights non-stop. Les ennemis sont omniprésents et ne cessent d’attaquer. Il y en a toujours un qui rôde dans le coin. Ils reviennent sans relâche avec une cavalerie toujours plus forte. Les soldats, puis les camions, les hélicoptères et finalement les tanks. C’est comme dans GTA 5. Sauf qu’il y a souvent trop d’assaillants, trop longtemps et ça devient vite ennuyant et casse-briques au possible. Si ce n’est pas un soldat qui vous attaque, c’est un animal sauvage. Il y en a partout. Même dans l’eau, il y a toujours un requin qui traine pas loin pour vous attaquer. C’est fou.

La progression du personnage principal est un peu différente cette fois-ci. Il y a toujours de l’exp à gagner, mais il n’y pas plus d’arbre de compétences. On améliore son personnage avec les pièces de vêtements que l’on trouve et que l’on porte. Vestes, pantalons, gants, casques, chaussures, il est important d’en acquérir beaucoup et de changer souvent. Ou alors de s’en fiche complétement et de choisir le style plutôt. La chasse est devenue plus anecdotique. On gagne des vêtements spéciaux, sans plus. Les armes, c’est pareil. On peut les upgrader et mieux vaut le faire, mais en même temps on récupère souvent des armes spéciales déjà montées dans le jeu qui se suffisent à elles-mêmes. Il n’y a plus d’intérêt. On gagne aussi des perks, comme le wingsuit, à faire évoluer ses camps en construisant des installations spécifiques. Ce n’est pas le truc le plus intéressant, mais bon, il faut faire avec. Comme envoyer ses guérilleros en missions virtuelles pour gagner des ressources.

Reste le supremo ou plutôt les supremos. Le supremo est un sac à dos qui confère différentes habilités comme une salves de roquettes ou une bombe IEM, une fusée qui crame tout, un boost de vie, etc. Un peu comme un spécial dans les jeux, le supremo doit se recharger après activation. C’est un petit bonus qui peut être utile de temps à autre. C’est sympa, mais ce n’est ça qui fera gagner la révolution.

Les Far Cry sont aussi connu pour les compagnons qui vous viennent en aide. C’est peut-être la meilleure surprise du jeu avec des amigos incroyables. On commence le jeu avec Guapo, l’alligator qui attaque et déchiquette sans relâche ses victimes. Puis Chorizo, le chien en chaise roulante qui scout les environs pour tout déceler. On peut avoir un coq de combat avec Chicarron. Boom Boom, le chien ou encore une panthère noire. Chaque amigo verra ses capacités augmenté avec l’expérience. Et pour le coup c’est original et assez génial.

Mais le meilleur compagnon dans un Far Cry, c’est un ami qui rejoint votre partie. La co-op dans Far Cry 6 est toujours présente. Comme dans Far Cry 5, il est possible de joindre ou d’inviter un ami dans sa partie pour jouer à l’intégralité du jeu à 2, après avoir fini le tutoriel. L’invité qui rejoint une partie partagera les ressources récupérées, les bonus de camps, les upgrades de véhicules et l’expérience. Par contre, la progression des missions pour l’invité ne sera pas prise en compte lorsqu’il retournera dans sa partie. Il reviendra là où il en était. Faire le jeu en co-op est vrai plus pour le jeu. Partager son expérience avec quelqu’un, lui venir en aide et vivre des aventures à deux ajoutent une nouvelle dimension au jeu. La co-op fonctionne très bien un lag pratiquement imperceptible. C’est comme jouer avec un pote sur son canapé. Il peut cependant arriver quelques désynchronisations et déconnexions de temps à autres. En jouant à deux, on est libre de se séparer, mais jusqu’à une certaine limite de quelques centaines de mètres.

L’ambiance Latine, pour ne pas dire cubaine, de ce Far Cry 6 est excellente. Sur du Ricky Martin, du reggaeton ou une petite salsa fredonnée par notre héros, abord du vieille Ford Fairlane des années 50, on se prendrait presque pour un nouveau Che Guevara. Les planques dans les montagnes au cœur de la jungle, les guérilleros, les milices, les plages paradisiaques, les petits villages perdus et les grandes villes avec encore l’architecture coloniales, c’est splendide comment Ubisoft a su recréer avec justesse cette île de Yara aux allures de Cuba.

Ce Far Cry 6 joue la carte de l’inclusivité. Dès le lancement du jeu, un menu d’options s’affiche pour paramétrer les assistances de toutes formes: visuelle, daltonisme, cognitive, motrice, etc. Il y a aussi une assistance vocale pour les menus qui vous accueillera à chaque lancement, même une fois désactivée. C’est génial. Far Cry 6, comme les derniers jeux Ubisoft, donne la possibilité de faire le jeu en mode histoire sans se préoccuper de la difficulté du shooter et profiter pleinement du scénario et des jolis paysages.

Qu’on soit clair. Far Cry 6 n’est pas l’épisode qui prend le plus de risques. Il reste bien ancré sur ses bases et ses acquis. Tout en changeant quelques éléments pour le meilleur mais aussi pour le pire. Ce Far Cry 6 va diviser les joueurs. D’un côté on retrouve ceux qui attendait ce Far Cry pour jouer à un Far Cry classique, ni plus ni moins. Ils veulent leur expérience qu’ils connaissent et apprécie bien. Et il seront contents, c’est exactement ce que c’est. En même temps, c’est une franchise. Il ne faut pas s’attendre à beaucoup plus d’innovation. C’est normal, ils minimisent les risques et les coûts. Et donc, on a aussi ceux qui espère justement un renouveau de la série. Que l’arrivée sur next-gen chamboule les codes de la série. Eux risquent d’être plus déçus. Ce n’est pas encore le feu-d’artifice attendu. Far Cry 6 fait du Far Cry. Ce n’est pas forcément un défaut. Le jeu propose une très bonne expérience. On s’amuse beaucoup. C’est le plus important. On explose tout. On prend des véhicules en tout genre comme des chevaux, des tanks, des hélicos, des jet-skis, etc., et des vieille bagnoles des années 50. On chasse. On pêche. On cherche des trésors. On fait des courses, des combats de coqs, des virées en tank. On se défoule quoi. On se marre bien, surtout à deux en co-op. A deux c’est encore mieux. On découvre aussi des paysages exotiques de toute beauté. Car, oui, le jeu est encore vraiment très beau et fluide. Même si le moteur graphique d’Ubi vieilli de plus en plus, la qualité technique et artistique est au rendez-vous.

Le contenu est conséquent comme toujours avec beaucoup d’activités. La trame principale semble un brin plus longue que d’habitude avec un peu plus de 20h. Il y a de quoi s’éclater sur ce Far Cry 6, comme se fut le cas sur les derniers. La vibe Far Cry 3 est présente et fait plaisir. On retrouve les plages et les palmiers pour un voyage aux apparences paradisiaques. Mais l’enfer n’est jamais très loin.  C’est un jeu violent visuellement. Ubisoft a fait un jeu pour les 18+ et c’est bien le cas. Il y a des scènes assez rudes sans compromis qui montrent la violence pour ce qu’elle est. C’est tout à l’honneur d’Ubisoft de ne pas minimiser la brutalité des actes, mais il faut s’y attendre et la supporter. L’humour et le côté déjanté fait de petites apparition de temps en temps pour détendre l’atmosphère. C’est n’est pas le meilleur Far Cry de la série pour différentes raisons comme l’éventuel lassitude du genre qui peut s’installer avec les années, la progression du personnage moins intéressante rendant les activées annexes vraiment optionnelles, une IA décevante et d’autres mécaniques boiteuses et parfois inutiles empruntées à certains autres jeux Ubisoft de ses dernières années. C’est plein de petits détails gênants. Mais au final c’est bien quand même. Far Cry 6 n’est certainement pas révolutionnaire, mais l’un dans l’autre, c’est un bon jeu qui fait très bien le café. C’est fun. Et c’est tout ce qu’on lui demande.

Les plus :

  • Un retour sur îles paradisiaques sur un air de samba
  • Une vibe nostalgique à Far Cry 3
  • La prestation d’El Presidente Castillo
  • L’ambiance Latine (la musique, les voitures, l’architecture)
  • Les compagnons surprenants
  • Une aventure classique et fun remplie d’action
  • Encore très joli techniquement et artistiquement
  • Une carte très grande
  • Un Far Cry classique au final

Les moins :

  • L’IA décevante
  • Des petits bugs toujours et encore
  • Le nouveau système d’améliorations
  • La chasse moins primordiale
  • Le management des camps
  • Aucune prise de risque
  • Un Far Cry trop classique au final


Éditeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft Montréal & Ubisoft Toronto
Date de sortie : 07 octobre 2021
Plateforme : Xbox Series X|S, PS5, Xbox One, PS4, STADIA & PC
Genre : FPS en open-world

Far Cry 6
3.5Note Finale

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