Une belle illustration de couverture pour un roman policier hors du commun. D’abord parce que l’on y trouve de tout comme dans la vie : une correspondance, des récits de rêve, des interrogatoires, des extraits de journaux intimes, des confessions… A tel point que l’on peut se demander par endroit : mais que devient tel personnage ? Il y a un enquêteur : le commissaire Louis Gardeur et sa collaboratrice officieuse Juliette Forestier, journaliste, ils sont liés par une grande connivence et une amitié profonde, mais le lecteur attentif trouvera leur affinité. Il y a un meurtre. Un jeune homme intellectuellement brillant est retrouvé mort avec de la cendre dans la bouche et la main. On pourrait conclure à un suicide si le corps n’avait pas été déplacé. Gardeur va découvrir d’autres cas semblables qu’une enquête rapide a classés en suicides. Grâce aux rêves de Juliette, il suivra des pistes du côté des dérives sectaires, des cathares, d’une femme d’influence… Et c’est pour avoir donné à Athéna son nom latin de Minerve et non son nom grec qui va mettre Juliette sur la piste du meurtrier. C’est très plaisant à lire. Si l’on croit avoir perdu un personnage en revanche on ne perd jamais le fil de l’histoire. Même lorsque les pistes débouchent sur du culturel (analyse comparée de rites) ou que le commissaire donne l’impression de s’échouer. Le duo constitué par Juliette et Louis souffre – si l’on peut dire – d’un rapport très respectueux de l’autre… comme s’il s’agissait de deux timides cachés derrière leurs plaisirs d’intellectuels. Les autres personnages vus par Louis et Juliette ont assez d’épaisseur pour que l’on s’attache à eux au moins le temps de leur contact avec le commissaire et la journaliste.
Un livre pour le plaisir d’une lecture agréable.
La Racine ombreuse du mal
Auteures : Isabelle Caplet & Simone Soulas
Editeur : Maurice Nadeau
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