Une couverture un peu triste où l’on peut lire : Les enquêtes de Roderick Alleyn. Dans la mesure où il s’agit d’une énième réapparition de l’auteure dans le monde éditorial du roman policier, je n’ajouterai rien à sa présentation dans le premier rabat du volume. On retiendra toutefois deux choses : elle fut considérée comme une rivale d’Agatha Christie et cette première enquête de Roderick Alleyn parut en 1934.
Et déjà vous imaginez les protagonistes s’habillant pour le repas du soir après avoir pris un bain comme s’ils avaient passé la journée à baigner dans leur sueur et leurs conversations plus ou moins oiseuses. Nous sommes dans l’univers rutilant des smokings et des fume-cigarettes où les dames se parent de robes et de bijoux et les hommes de raffinements et de mondanités. Ils et elles sont là pour participer à une murder party – maladroitement traduit selon moi par le jeu de l’assassin – mais c’est un vrai cadavre qu’ils vont trouver. Le cousin de Nigel Barthabe jeune journaliste, Charles Rankin a été poignardé avec un couteau d’origine russe. Le maître de maison a un majordome russe et l’un des invités est un professeur russe. L’inspecteur Roderick Alleyn va savourer sa première enquête et jongler avec les interrogatoires des ‘nobles’ et les alibis du personnel. Et lorsqu’il réunira la noble assemblée comme l’aurait fait un certain Hercule P. – Belge bien connu – ce sera pour mettre le coupable devant l’énoncé de sa culpabilité.
Le tout serait fort plaisant à lire si l’ironie et l’humour que l’on sent parfois percer dans les propos et les attitudes des personnages n’étaient pas occultées par une traduction un peu pataude. Ce qui fait le charme d’Agatha et de Ngaio c’est le ton pince-sans-rire qu’elles prennent pour raconter et qui met en valeur les travers de la société qu’elles donnent à lire. S’il est gommé, l’histoire devient une banale énigme à l’intérêt limité… Et c’est dommage.
Bonne lecture.
Le jeu de l’assassin
Auteure : Ngaio Marsh
Editeur : Archipel
Collection : Archipoche
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