Une couverture sans neige, mais avez-vous essayé de montrer DES neiges ? Une couverture apaisante en tout cas. Vous aurez aussi ce mois-ci une autre chronique de roman d’Aude Seigne. Celle-ci concerne l’édition de poche d’un titre dont la première édition remonte à 2015. Vous le savez, il y a voyage et voyage… Vous avez dû en croiser de ces gens qui entrent dans un musée le bras levé, brandissant leur téléphone et qui enregistrent ce qui défile à leur passage. Ils ‘font’ le Louvre ou le Moma. Et vous avez aussi croisé les autres, ceux qui s’attardent, flânent, s’imprègnent. J’ai l’impression qu’Aude Seigne fait partie de cette deuxième catégorie mais qu’elle ajoute quand elle écrit un voyage intérieur. Comme si elle ne s’attachait en fait qu’à ce que le voyage provoquait en elle de découvertes et de motivations. Le voyage comme découverte de soi plutôt que/ou comme découverte d’un pays. Là, si vous avez feuilleté, vous avez repéré trois sortes au moins de titres de chapitre. Pour la première partie le premier renvoie à 1770 avant JC et concerne un certain Oubaram, le second donne un millésime 2005 et ‘parle’ à la troisième personne, le dernier c’est Alice (difficile de croire ce prénom fortuit) et raconte à la première personne. Cela change dans les autres parties. Mais vous noterez qu’il y a aussi déplacement dans le temps. Et en nettoyant, étudiant des tablettes d’argile couvertes d’une des premières écritures Alice va prendre conscience du monde et d’elle-même. Et en même temps s’inscrire dans ce monde. L’entremêlement du Il et du Je nous place au centre de notre lecture. Comme si nous devenions Alice. Et je me pose une question : est-ce que les lectrices perçoivent la même Alice que nous, lecteurs ? Nous lisons les mêmes mots, le même récit de voyage intérieur et pourtant ! Il me semble que voilà un bon sujet de discussion d’après lecture… Imaginez qu’un professeur de français aurait là matière à deux exposés…
Bonne lecture.
Les neiges de Damas
Auteure : Aude Seigne
Editeur : Zoé
Collection : Zoé Poche
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