S’il a fallu une pétition internationale pour que nos amis américains aient accès à Xenoblade Chronicles premier du nom en 2010, la série est maintenant bien implémentée dans le microcosme Nintendo, le 2ème épisode ayant été un des fers de lance du lancement de la Nintendo Switch environ 6 mois après la sortie de la dernière pièce maitresse du hardware de Nintendo. Il est donc à moitié surprenant de voir un 3ème épisode sortir 4 ans après Xenoblade Chronicles 2.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, sachez qu’il n’est absolument pas impératif de jouer aux 2 précédents jeux afin de comprendre ce qu’il se passe (heureusement étant donné la longueur de ces derniers). Le jeu se passe bien entendu dans le même monde, mais avec des autres personnages, une intrigue totalement différente, même s’il y a quelques clins d’œil aux anciens softs de Monolith Soft.
Le jeu vous permet de contrôler Noah, Lanz et Eunie, des soldats de la nation de Keves. Ces derniers « naissent » adolescent, vivent 10 ans dans le meilleur des cas, puis sont rendus au monde s’ils ont survécu après une cérémonie du départ. Leurs 10 années de vie est donc uniquement ciblée sur en faire des soldats, puis à se battre contre la nation de Agnus. Comme vous pouvez donc le comprendre les thèmes principaux du jeu sont relativement sombres et matures car la mort est au centre des préoccupations des personnages du jeu. L’escouade de Noah se trouve assez rapidement face à un groupe de combattants de la nation d’Agnus. Suite à une bataille acharnée, tous les personnages se retrouvent avec de nouveaux pouvoirs et sont poursuivis par leur propres camps. Ils doivent donc se rassembler et travailler ensemble afin d’arriver au fin mot de l’histoire en suivant les indications d’un homme bien mystérieux leur disant de rejoindre La Marche de L’Epée afin de comprendre la vraie nature de ce monde.
Chose intéressante aussi, les personnages, même s’ils sont assez archétypiques, n’en sont pas pour autant des modèles caricaturaux. Il faut principalement noter que les personnages féminins sont forts, avec du caractère et pas que des faire-valoirs visuels. Autre point positif, le jeu prend son temps afin de vous expliquer ce qu’il se passe sans foncer dans le tas. Par contre, les allergiques aux cinématiques devront passer outre ce soft car parfois il n’y a peu à faire. Petit exemple, durant les 30 premières minutes du jeu, vous jouerez au maximum pendant 10 minutes, tant le jeu fait la part belle au scénario. Bien entendu, Xenoblade Chronicles 3 est un soft dans la plus pure tradition des jeux de rôles japonais et le scénario fera donc la part belle aux rebondissements ainsi qu’au moments émotifs, ceci afin de garder le joueur intéressé durant les dizaines d’heures de jeux qu’il faut pour finir le soft (voire centaines pour les complétionnistes).
Des combats semi-automatiques
Au niveau des combats, le jeu donne des airs de MMORPG, les personnages attaquants automatiquement les ennemis à proximité. Si cela simplifie pas mal la vie lorsque le joueur souhaite monter de niveau, ça ne veut pas dire pour autant que le joueur reste inactif, surtout contre les ennemis élite ou les boss. En effet, si les attaques de base sont automatiques, le joueur peut à tout moment lancer des Arts, des capacités spéciales (que l’on peut lancer à l’envie, une fois que son cooldown est passé). Ces dernières permettent de faire chuter un ennemi, le perturber ou encore le déstabiliser … A savoir que pour que certaines de ces capacités soient le plus efficaces, il faudra se placer correctement vis-à-vis de l’ennemi en le tapant sur son flanc ou dans son dos. Heureusement, la position la plus optimale est toujours bien indiquée sous chaque Arts et il est très facile de savoir comment et où bien se placer sur le champ de bataille.
A chaque capacité lancée correctement, un compteur d’Art signature se remplit qui permet de lancer la capacité ultime du personnage. A noter encore que pour varier les plaisirs, il vous sera possible à tout moment lors d’un combat de changer de personnage jouable parmi les 6 que compte votre escouade pour rajouter un peu de sel aux affrontements. A noter encore qu’une esquive a été ajoutée à tout cela ainsi qu’un système de feinte ou d’annulation de coup. Ce système permet de rendre les Arts plus forts s’ils sont exécutés exactement au moment où une auto-attaque ou une compétence touche la cible. Et pour finir, vous pourrez vous transformer en Ouroboros, d’énormes créatures ressemblant aux bien connus robots japonais.
Et pour le reste du gameplay ?
Le jeu vous fera rencontrer relativement régulièrement des héros, des personnages qui rejoignent votre groupe sans être jouables. Une fois dans votre groupe, vous devrez effectuer une quête. Une fois réussie, le héros vous permettra de prendre sa classe. Vous pourrez ainsi changer à tout moment la classe d’un personnage entre combattant, protecteur ou soigneur. Chose intéressante, chaque classe vient avec ses propres compétences qui viendront s’ajouter aux 4 de base de chaque personnage (ce qui fait donc 7 compétences en tout, il faut donc bien penser ses combats).
En ce qui concerne le reste, il y a bien entendu pleins de choses à faire : de nombreuses missions annexes (qui sont parfois des quêtes Fedex ou de récoltes, qui heureusement se fait automatiquement en passant vers les objets à récolter, sans animations), des environnements gigantesques à explorer et pleins d’objets à récolter. Le jeu, comme les précédents opus est relativement long à terminer : comptez une cinquantaine d’heure en ligne droite et bien plus si vous voulez profiter de tout ce que le jeu offre.
Un monde parfait ?
Les environnements et le design général du jeu sont tout bonnement magnifiques. Imaginez 2 secondes : le monde est séparé entre plusieurs continents qui sont en fait des énormes bêtes. Si dans les 2 premiers jeux, ces gigantesques colosses étaient vivants, ici ils sont morts et on trouvera de ci, de là des restes de ces monstres. Comme à chaque fois, Xenoblade a sa patte propre et on sait que l’on joue au jeu de par les environnements ouverts qui offre un réel sentiment d’exploration, d’aventures et de découvertes. Le tout est appuyé par une bande-son toujours appropriée et faites de superbes musiques. Le jeu est un pur road-trip. Le plus important est le chemin (et surtout les relations et interactions entre personnage), la destination n’étant que secondaire.
Malheureusement, Xenoblade Chronicles 3 subit les mêmes soucis que ses ancêtres. Le premier, assez évident, est la lisibilité lors des combats. Entre les 6 personnages jouables, les effets visuels des sorts lancés par les gars de nos équipes, il est difficile de s’y retrouver par moment et encore plus difficile de se placer correctement afin de lancer ses Arts de façon optimale. Alors oui, il y a2-3 options activables qui permettent d’y voir un peu plus clair, mais c’est pas vraiment la panacée non plus.
Et comme par le passé, le jeu tire à parti toute la puissance de la Switch (et aimerait même en avoir plus). Le jeu, la plupart du temps, tourne bien, mais quelques fois, uniquement durant de grands combats, la fréquence d’affichage baisse grandement. Rien de bien gênant, surtout que cela arrive rarement. Autre petit défaut à noter, le jeu manque de netteté par moment, surtout malheureusement dans les phases d’exploration dans les énormes environnements offerts par le jeu.
En résumé, si on passe outre les limitations de puissance de la Switch et les ambitions de grandeur de Monolith Soft, Xenoblade Chronicles 3 reste un des meilleurs JRPG de l’année. Ce dernier est clairement axé sur les relations entre personnages avec des thèmes plus sombres que par le passé. Les quêtes secondaires font la part belle aux aspects géopolitiques, espionnage et commerce du monde d’Aionios rendant le jeu plutôt axé pour les (jeunes) adultes que pour les enfants ou jeunes adolescents. Même si ce n’est évidemment pas le jeu de l’année, il mérite quand même le détour car il offre quelque chose de différent que l’on ne retrouve pas ailleurs.
Les plus :
- Un scénario bien écrit, aux thèmes matures, laissant la part belle aux relations entre personnages
- Une bande-son envoutante
- Des environnements magnifiques et atypiques
- Des combats au gameplay dynamique
- Le système de classe, laissant libre cours à la créativité du joueur
- Les Arts, dont le positionnement nécessaire pour un effet maximal est maintenant plus clair
Les moins :
- Des environnements parfois flous, surtout lorsqu’ils sont très ouverts et grands
- Des combats qui prête parfois à confusion entre les ennemis, les personnages du groupe du joueur (jusqu’à 7) et les effets lancés par ces derniers, sans compter quelques ralentissements possibles.
Développeur : Monolith Soft
Editeur : Nintendo
Plateforme : Nintendo Switch
Genre : J-RPG
Date de sortie 29.07.2022
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