Avec un sous-titre : Au cœur des grands espaces de l’Ouest et une illustration de couverture intéressante mais faible pour mon goût. Faible parce qu’elle ne montre que l’ombre des humains alors que ceux-ci hantent les paysages. Questions : quelle image représente pour vous l’Amérique ? Lucky Luke de dos, un cow-boy allumant une cigarette, la statue de Bartholdi, le mont Rushmore, un bison ??? Si je vous dis : Montana, pouvez-vous situer cet état ? Je pense qu’une carte au moins aurait été bienvenue. Si je vous dis que Yellowstone avant d’être un parc est une rivière dont le nom indien se traduit par ‘Pierre jaune’ n’auriez-vous pas aimé en voir une image ? Vous l’avez compris, ce livre de rencontres, aussi passionnant soit-il – avec son côté ‘Rendez-vous en terre étrangère’ -, aurait beaucoup gagné en étant illustré. Même peut-être avec des images non redondantes par rapport au texte. Une suite de portraits des chefs indiens des tribus citées, par exemple. L’Amérique dont il est question ici est celle des gens, des personnes en opposition aux individus. Ces gens qui savent la valeur du temps, des choses de la vie, des autres personnes. Des gens qui s’inscrivent, sont inscrits dans le temps. Des gens conscients du monde. Et puis, mais là je suis de parti pris et j’assume, un livre qui cite en exergue Henry David Thoreau et Edward Abbey ne peut pas être un mauvais livre. J’espère que ce que vous venez de lire a fait tourbillonner dans votre esprit assez d’images des USA pour vous permettre de regarder-lire celles que Sylvie Brieu vous propose avec générosité et enthousiasme, comme s’il s’agissait d’images neuves. Et si vous voulez encore des images je vous conseille d’aller re-voir : L’Homme qui tua Liberty Valance, La porte du paradis, Meurtre d’un bookmaker chinois, Mystic River, un Woody Allen… (respectivement J. Ford, M. Cimino, J. Cassavetes, C. Eastwood).
Bonnes lecture-visions.
L’âme de l’Amérique
Auteure : Sylvie Brieu
Editeur : Albin Michel
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