Il y a bien un faisan dans l’histoire et il a un rôle crucial donc : illustration de couverture juste et attirante. La quatrième est réussie, ni trop ni pas assez explicite et précise.
Vous pouvez commencer à lire et constater une alternance des deux prénoms du titre en tête des ‘chapitres’. C’est dire que s’il est question d’autres personnages ils seront vus, présentés et leurs paroles rapportées par Ellie et Dan. C’est lui qui ouvre le livre, il est facteur de harpe. Pas de celle dont joue Harpo Marx dans Une nuit à l’opéra, non des harpes que l’instrumentiste portent sur lui. Des harpes qui semblent individualisées. Il vit seul dans une grange atelier et c’est sa sœur Jo qui se charge de commercialiser les instruments. Ce jour-là, il reçoit la visite d’Ellie qui se présente comme la femme au foyer d’Exmoor, le village où ils demeurent. Elle est touchée, émue par les harpes, les lieux et l’homme. Ils parlent de la liste que l’on établit des choses que l’on aimerait faire. Dans celle d’Ellie, il y a jouer de la harpe avant 40 ans. Elle en a 35, est mariée à Clive et n’a pas d’enfant, mais une sœur et une mère atteinte d’Alzheimer. Et Dan lui offre une harpe que Clive, trouvant ridicule son désir d’en jouer et le don malvenu, exige qu’elle rapporte. Ellie s’exécute et Dan propose en installant l’instrument dans une pièce qu’elle vienne en jouer. Dan est particulier et pour beaucoup bon à ranger du côté des simples d’esprit. Ellie se dit heureuse alors qu’elle se sait/sent diminuée, humiliée.
Vous avez deviné qu’il est question d’un roman que l’on a du mal à lâcher et dont on aimerait vérifier que la fin qu’on lui pressent est celle que l’auteure a choisie. Faites-vous confiance ! Et dites-vous que l’auteure maîtrise parfaitement son sujet (et vos émotions). J’ajouterai qu’elle joue finement avec art de la discrétion en ne vous imposant aucune leçon de morale, vous laissant libre de penser ce que bon vous semble (il m’étonnerait que nous ne soyons pas nombreux à penser dans le même sens…).
Conseil de lecture : un chapitre le matin dans votre transport en commun habituel.
Et pour le plaisir une courte citation, c’est Dan qui parle : « Ses larmes étaient extrêmement mouillées ».
Bonne lecture.
Ellie et Dan
Auteure : Hazel Prior
Editeur : Archipel
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