Il s’agit bien sûr du troisième tome des ‘aventures’ de Pacôme Hégésippe Adélard Ladislas, comte de Champignac. Et je me permettrai de saluer un certain courage chez les auteurs et l’éditeur. J’avais repéré l’histoire lors de sa prépublication dans le magazine Spirou. Les troisième et quatrième cases de la page huit (dont on a un écho en couverture) disent quelque chose de très fort en BD : un personnage est mort et il est facile de comprendre vu l’époque où se situe l’histoire et la tache de sang que la mort a été causée par un avortement clandestin. Autre surprise, Champignac explique, scientifiquement et dessins à l’appui, la fécondation… et annonce qu’il a inventé une pilule interrompant le processus. Le reste relève de l’aventure à la Hitchcock-Cary Grant dans une Amérique où le sénateur McCarthy chasse les sorcières. Nous avons droit in fine à une dernière surprise fort intéressante et nous savons que les cases noires des pages 9, 10 et 11 occultent pour l’instant une partie des années noires pendant lesquelles le comte fait le deuil de son amie Blair McKenzy. Si j’ai bien lu, entre cette annonce et la surprise de fin d’album nous avons de la matière pour au moins deux histoires encore. Pour ne pas s’étonner de la phrase prononcée par Pacôme dans la dernière case de la page 55 on se souviendra que l’action se passe bien avant les années Sida. Et on suivra la recommandation d’aller à la case 5 de la page 16 de l’album Panade à Champignac pour s’assurer de la continuité du récit. On notera enfin l’accord entre le dessin et l’histoire, je veux dire que les deux se répondent pour créer une ambiance, pour donner de cette histoire intime une image forte tout en finesse et qui relève d’une conscience collective. Peut-être faut-il en partager la lecture avec ceux et celles qui sont en âge d’être plus ou moins directement concernés.
Bonne lecture.
Champignac, tome 3 : Quelques atomes de carbone
Scénario : Beka
Dessins : Etien
Editeur : Dupuis
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