Même en supposant que l’affreux bâtiment dessiné et légèrement coloré qui illustre la couverture est reconnaissable pour beaucoup d’entre vous, je persiste à penser qu’il est plus rébarbatif qu’incitatif. Et sachant que je suis comme tout le monde un peu pervers, je me méfie beaucoup quand je lis dans un livre : « Tous les personnages et les organisations cités dans cette histoire sont imaginaires et toute ressemblance avec des personnes ou des entités réellement existantes ne pourrait être que produit d’une malencontreuse coïncidence. ». En effet si l’on prend la peine de me prévenir c’est qu’il y a anguille sous roche… Et peut-être alors l’histoire doit-elle se lire de deux manières. La première, simple et habituelle, en suivant ce qui est écrit, en suivant les personnages au fil de ce qu’il leur arrive, c’est dans ce cas assez plaisant mais sans grande surprise. Hélas ! On doit pour ce faire suivre ce qui se passe ‘au Grand Conseil de la République et canton de Genève, (où) les passions se déchaînent à l’intérieur et au-dehors du microcosme politique.’ Et là on se dit que l’auteure et quelques ‘happy few’ s’en donnent à cœur joie dans le genre caricature*, un peu à la Dubout, comme si elle et eux avaient un compte à régler… Et bien sûr, si vous n’êtes pas du coin vous ne vous douterez, peut-être pas, de rien.
Il s’agit d’une histoire de famille dont le grand chef – riche gestionnaire – décide de tout et impose sa maîtresse aux compétences toutes relatives. Tout le monde se plie aux volontés du maître de maison. Quant à sa maîtresse pourtant aimée de sa famille elle manifeste une haine farouche à l’égard de celle-ci dès le jour où elle découvre qu’elle est une enfant née sous X. Sa décision de rechercher qui sont ses parents biologiques et une enquête sur les méthodes commerciales du gestionnaire vont singulièrement troubler les vies bien ordonnées.
L’auteure se dispensant des effets de style, l’écriture est au scalpel.
Bonne lecture.
* exemple : « Myriam, elle, était une véritable anarchiste, aussi nulle en institutions politique qu’en astrophysique ou en architecture médiévale. » Proudhon et Stirner en sont sans doute tout retournés…
L’Ombre d’Euphrosyne
Auteure : Magali Orsini
Editeur : Slatkine
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