Et je peux vous assurer que l’illustration de couverture est parfaitement ‘juste’ et, à mon sens, en accord avec le roman. J’ajoute que pas une seule fois la traduction ne m’a fait ‘tiquer’. En revanche la lecture m’a fait me demander si j’étais légitime pour chroniquer. C’est un livre de femme qui parle de femmes… et de quelques hommes. Et il me semble qu’une femme serait mieux placée pour en parler. Mais, avant de traiter le contenu, une dernière remarque… Vous connaissez sans doute l’expression : ‘C’est un vrai garçon manqué !’ appliquée à ces jeunes femmes casse-cou. Avez-vous mesuré combien elle peut être très désobligeante pour les deux sexes ?

L’action se situe au nord de l’Angleterre au-delà du mur d’Hadrien. Le pays en guerre n’est plus que l’ombre de lui-même (pollution et inondation ont fait leur œuvre). La population est parquée, contrôlée, limitée, triée entre citoyens responsables et non-recensés. Ce qu’on lit est la déposition d’une détenue en vertu de la loi anti-insurrectionnelle. Celle qui parle s’appelle Soeur, elle a été mariée et heureuse avant que son mari se résigne. Alors elle a fui la ville pour retrouver la ferme de Carrhullan où vivent en autarcie des femmes rebelles. En un an de vie avec elles, elle a recouvré sa liberté, son sens de la nature et est devenue une guerrière. Lorsque le roi meurt, celle qui ‘dirige’ la ferme pense que leur communauté est condamnée et qu’il est temps de réveiller la population. La troupe de femmes volontaires et entraînées tiendra la ville qu’elle a prise pendant cinquante-trois jours. Vous avez compris, ce n’est pas la guerre qui est racontée mais la métamorphose d’une femme désireuse de se ‘retrouver’. C’est la communauté des femmes vivant dans des conditions précaires au gré des intempéries. Les deux récits qui se chevauchent et se mêlent me semblent d’une extrême rigueur, tout comme les analyses qui les sous-tendent…

Citation : « Je me rendais compte que nous étions tout aussi coupables d’échec et de désunion que n’importe quelle autre société humaine. Je voyais bien que nous ne valions pas mieux. »

J’oserai vous proposer de lire ce livre le matin dans les transports en commun pour dynamiser votre journée. 

Sœurs dans la guerre
Auteure : Sarah Hall
Editeur : Rivages
Collection : Poche

www.payot-rivages.net

Sœurs dans la guerre
5.0Note Finale

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