La lecture de ce Ramuz m’a donné envie de vous proposer une expérience… Comme il ne s’agit ni d’un roman ni de nouvelles, vous pouvez lire à votre convenance. Je suis allé pour ma part chercher dans ma bibliothèque – vous devez bien en avoir une proche – à la lettres B et à la V. Et j’ai sorti de leur quiétude un Roland (Barthes) : Mythologies (Points Seuil) et un Alexandre (Vialatte) : Chroniques de la Montagne (Bouquins). Non je ne suis ni sacrilège ni inconscient… Ce sont des chroniqueurs. Des individus qui profitent plus ou moins de l’actualité pour nous dire ce qu’ils pensent du monde, du beau, du laid, de la vie en général. Si pour mes deux intrus l’exercice paraît relever de la facilité – la relecture met en évidence l’effort d’argumentation -, chez Ramuz la rédaction qui veut convaincre est moins fluide que dans ses autres écrits. Heureusement il parvient à surprendre son lecteur tout en enrichissant son propos. Et l’on constate une constante progression de la qualité des textes. L’auteur maîtrise sa forme… Pour ce qui est du fond, je ne me permettrai pas de juger et cela pour deux raisons. La première relève du temps, celui de Ramuz n’est pas le mien… Je ne veux pas dire que sa réflexion est vieille – au contraire elle encore audible et intéressante – mais qu’elle naît d’un temps qui n’est plus. Et, deuxième raison, je ne suis pas sûr que notre temps soit mûr pour reconnaître ce que Ramuz écrit en 1907, citation : « Toute une catégorie de romans, et non la moins nombreuse, échappe en effet, volontairement du reste, à la littérature. Ils ne prétendent qu’amuser et distraire un moment. Une intrigue ‘bien menée’, des personnages ‘sympathiques’, l’attention tenue en éveil, un style ‘facile et coulant’ : voilà ce qu’on attend d’eux, on ne leur demande pas autre chose. Mais ils n’ont rien qui puisse retenir. » Cette citation est longue mais avec ses 115 ans d’âge, je la trouve bien actuelle…
Bonne lecture…
Le besoin des choses (et autres chroniques)
Auteur : C.F. Ramuz
Editeur : Zoé
Collection : Poche
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