L’illustration de couverture est assez belle pour mon goût et attirante mais sans trop de rapport avec ce roman difficile à lâcher une fois entamé (expression française pour ‘page-turner’). Soyons clairs, si vous ne lâchez pas ce livre avant la dernière page, ce n’est pas vraiment pour la résolution de ‘l’énigme qu’il pose’, c’est parce que les personnages en sont tous attachants (des principaux aux secondaires) et que vous voulez savoir ce qu’il leur arrive. J’ajoute que certains bouclent l’histoire de façon inattendue.
Vito Strega, même blanchi, est suspendu avec obligation de suivi psychologique pour avoir tué un de ses collègues. Sa femme l’a quitté. Teresa Brusca, mariée et collègue amoureuse de Vito, est chargée d’enquêter sur des meurtres perpétrés par des jeunes de 13-14 ans qui se sont laissé arrêter sans résistance et n’ont aucun lien entre eux. Vito, flic brillant et doué, passe son chagrin et son ennui en le noyant dans l’absinthe. La psy qui le suit et doit décider de sa réintégration pense que Vito a tué volontairement son collègue… Et une autre femme intervient dans la vie de Strega. Je vous laisse découvrir sa fonction.
Le chant des innocents c’est ce que Strega entend dans sa tête des enfants victimes-criminels (on notera à ce propos l’intensité dramatique des monologues qui précèdent les meurtres). C’est raconté en courts chapitres qui donnent à lire des états d’âmes des personnages. Attention ! N’allez pas croire que les personnages sont tous psychologiquement à la limite (‘borderline’ si vous préférez). Non, ils sont à mon sens aussi humains que vous ou moi, c’est l’auteur qui, en triant pour nous les tranches de vie, les moments de conscience, nous les rend sympathiques et angoissés/angoissants… (on notera que le chef direct de Strega est plus intelligent que son poste le donnerait à croire). J’oubliais : Strega dialogue avec une chatte qui s’est invitée chez lui, citation : « Il reporta ses yeux sur la chatte qui continuait à la dévisager avec une colère grandissante. Non seulement tu m’as trompée, mais en plus tu comptes me laisser mourir de faim, salaud, semblait-elle dire. ».
Bonne lecture.
PS : si vous lisez en écoutant de la musique, allez chercher vos Paolo Conte…
Le chant des innocents
Auteur : Piergiorgio Pulixi
Editeur : Gallmeister
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