Avec un bandeau précisant que ce livre a été primé. Et comme l’illustration de couverture me renvoyait, moi, à du liquide j’ai d’abord pensé ‘sang’. Mais j’ai découvert que le mot venait du grec ‘former’ et du latin : ‘forme, figure’… et enfin que le plasma était un des quatre états principaux de la matière. Et connaissant l’auteure, présentée justement en quatrième de couverture comme « une voix majeure de la littérature française actuelle », j’ai pensé qu’elle jouait sur tous les tableaux. Les amateurs de science-fiction apprécieront sans doute que le livre s’ouvre sur une phrase d’Ursula K. Le Guin en exergue.
Même si comme moi le premier texte : En l’air, vous subjugue par sa puissance d’évocation ne vous arrêtez pas – même pour respirer. Plongez dans la suite comme sous une douche dont aucune des gouttes d’eau n’aurait la même intensité – fortes mais variées. Et dites-vous que vous kaléidoscopiez le monde. Et Céline Minard vous dit que ce que vous regardez, ce que vous lisez c’est le monde. Que, comme elle, vous le possédez. Et vos façons de l’éprouver (l’écrire et le lire) sont les meilleures des méthodes pour en rendre compte. Profitez d’une soirée entre ami.e.s pour lire à haute voix le fameux premier texte ou Grands Chiens (dans lequel l’acception grecque de plasma prend toute sa force), ou encore Grands Singes (dont le personnage principal Duane n’a qu’une lettre de différence avec Madame Dian Fossey) et regardez comment sont perçues les sensations présentées…
Pour la citation, j’ai longtemps hésité puis je me suis décidé pour une petite touche où l’auteure dit : ‘Il n’y a pas de créatures – y compris celles d’Ovide – plus capables de métamorphoses que les papillons.’. Et je me permets de vous rappeler qu’Ovide est un auteur latin.
Bonne lecture lente sur fond de couleurs automnales.
Plasmas
Auteure : Céline Minard
Editeur : Rivages
Collection : Poche
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