Mémoria

Laurent Genefort “Mémoria” (2)

Attention ! Il s’agit d’une édition augmentée par rapport à l’originale. La première aux Éditions du Bélial’ ne comportait pas la nouvelle incluse ici et qui reprend le personnage principal. Cette nouvelle figurait au sommaire du n°50 de la revue Bifrost…

Il est question d’un voyageur sans bagage dans le sens de celui imaginé par Jean Anouilh. En trois missions dont un échec nous découvrons un héros anonyme et sa petite valise…

Cruciale cette valise artefact de la civilisation Vangk, elle permet de copier la mémoire d’un individu et de l’injecter dans le cerveau d’un autre sans nuire à leur intégrité physique. Une façon comme une autre d’échapper à la perte de mémoire et peut-être d’atteindre à l’immortalité. La fin de l’histoire met fin à l’anonymat du héros mais si elle fournit au lecteur sa part de rationnel et de logique elle n’enlève rien de son mystère au personnage et c’est l’un des charmes de ce roman.

Un autre de ses charmes est de se situer dans un univers complet. Un univers avec ses lois propres, ses structures, ses particularités. Vous trouverez en fin de volume un lexique de la “Panstructure” qui permet de mieux cerner cette création. Si l’on peut penser que les auteurs de science-fiction aiment bien inventer des univers-mondes, voire des langages appropriés, il faut reconnaître que Genefort a réussi son coup – tout comme Silverberg avec Majipoor, Cordwainer Smith avec “L’instrumentalité”, Ian Banks avec “La culture” ou enfin Michael G. Coney. Nous sommes dans un univers qui “fonctionne” par lui-même. Ce monde n’est pas un simple décor adapté au héros, et le héros est né de/dans ce décor. Le rapport entre les deux est étroit et dense. La lecture du lexique permet d’approcher le monde imaginé par Genefort mais elle en donne des clés et la lecture du roman montre un auteur passionné par tous les problèmes qui nous passionnent ou peuvent nous passionner aujourd’hui.

Bonne immersion.

Mémoria
Laurent Genefort
Folio SF

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