Avec pour mon goût une superbe illustration de couverture tout à fait en accord avec le roman. En quatrième de couverture on vous rassure un peu : « Entre pastiche de roman d’aventure, roman de tueur en série et histoire d’amour noire, Marc Behm signe un chef-d’œuvre inclassable. ». J’ai eu pour ma part l’impression au fil de ma lecture de côtoyer Raymond Roussel, René Magritte et Isidore Ducasse comte de Lautréamont. Mais je suppose que chacun y (re)-trouvera ses propres références. Et c’est à mon avis la force des grands bouquins que de réveiller nos échos. Il est question d’un tueur nommé ‘Le boucher’ parce qu’il démembre ses victimes à la hache, d’un explorateur en Afrique à la recherche d’une cité oubliée-perdue : Ophir et d’une histoire d’amour entre un suspect et une ‘policière’, Jenny. Et vous ne saurez qu’à la moitié du roman le rapport entre l’histoire et le titre… Le personnage central s’appelle Patrick Nelson et est propriétaire d’un garage ce qui lui permet de ne rien faire excepté de rêver sa vie. Il est aussi par procuration livresque l’explorateur en Afrique. Il est flou et incertain à la merci de l’auteur dont on sent qu’il prend plaisir à brouiller les pistes… Pour vous convaincre une citation est bien sûr bienvenue, c’est Patrick Nelson l’explorateur qui parle : « Non, j’avais le cerveau en purée…
Ce ne pouvait être Jenny ! Elle appartient à un autre fuseau horaire… Un autre pendant-ce-temps-là-ailleurs…Une autre fantasmagorie chimérique ! Elle n’était pas ici, à se prélasser dans un marécage africain fétide, grouillant de crocodiles !
Et pourtant si ! Elle était là ! »
Vous allez le lire, c’est sûr ne serait-ce qu’en souvenir d’Adjani et Serrault dans Mortelle randonnée du même auteur, mais j’hésite pour ce qui est du conseil de lecture : d’une traite dans l’après-midi ou avec lenteur, chapitre par chapitre, avec obligation de se souvenir.
À côté de la plaque
Auteur : Marc Beh
Editeur : Rivages
Collection : Noir
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