Je me permettrai de trouver insipide l’illustration de couverture, et à peine en accord avec le roman sauf à n’en considérer que le côté mélodramatique en suivant la petite phrase en bas de la couverture. Et je regretterai que la traduction ne soit pas plus francisée, on la dira avec des morceaux d’anglais dedans… tant certaines phrases ne se lisent pas facilement. L’idée du roman est pourtant très bonne et se base (voir en fin de volume) sur de la réalité…

Imaginez un officier anglais de la première guerre mondiale grièvement blessé qui, guéri, décide de rechercher les soldats qui étaient sous ses ordres et qui sont signalés disparus. Imaginez deux ‘veuves’, jeunes, qui ont du mal à se satisfaire de la banale mention ‘Disparu’ portée à la suite du nom de leur époux. Imaginez un soldat beau-frère d’une des veuves qui gagne chichement sa vie en photographiant des tombes, des lieux de combats pour alimenter les souvenirs-regrets des survivants. Imaginez des individus brisés mais ‘enfermés’ dans du ‘souvenir’ que vient chambouler une trace. Nous sommes à la fois dans la guerre et après la guerre. Et des personnes restent dans ce no man’s land de ruines et de croix, d’objets abandonnés/trouvés, d’individus sans mémoires, sans nom qu’elles parcourent à la recherche d’un indéfinissable qui n’appartient qu’à elles. Pendant qu’autour les vivants continuent de vivre gênés peut-être par la quête des autres, en tout cas ne la partageant pas.

Il me semble que cette quête de soi à travers les souvenirs qui restent de l’autre dont on ne sait s’il est mort et qui peut ne pas l’être, cette incertitude qui trouble les esprits exige d’être traitée avec légèreté… On se souviendra de ce que Bertrand Tavernier et Jean Cosmos avaient en 1989 réalisé un film intitulé : La vie et rien d’autre avec Philippe Noiret et Sabine Azéma… Une petite citation : « Le bateau transporte de multiples Rachel – des femmes qui tripotent leur médaillon en parlant et se rendent d’un cimetière à un autre. C’est un bateau plein d’espoirs et de peurs. ».

Bonne lecture.

Le photographe des disparus
Auteure : Caroline Scott
Editeur : Archipel

www.editionsarchipel.com

Le photographe des disparus
4.0Note Finale

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