De manière similaire à From Software (le studio derrière Les Dark Souls et Elden Ring), la Team Ninja revient sur console après sa série Souls-like Nioh avec Rise of the Ronin, un jeu à monde ouvert à la difficulté parfois marquée


Bon bon bon, commençons déjà par là où le jeu a vraiment un point faible : la technique. Même si le studio de développement dit que c’est leur jeu le plus ambitieux à ce jour, cette grosse ambition est vraiment à chercher après une première couche de graphismes pas vraiment à la hauteur, un level design un peu daté et surtout des performances très légères avec beaucoup de ralentissements. Cependant, même si le jeu présente des faiblesses clairement visibles (dont quelques médias disent que cela fait penser à un jeu PS3), il y a aussi du bon (voir même du très bon) à aller trouver dans ce Rise of The Ronin ! Comme à son habitude, la Team Ninja prend ce qu’il sait faire le mieux (les combats) et mélange tout ça à ce qu’il se fait dans le monde du jeu vidéo. En gros, imaginez des combats à la Nioh ou Dark Souls mélangé à un jeu en monde ouvert avec pleins d’objectifs annexes et de villages à libérer comme Ubisoft sait si bien le faire et vous aurez une idée assez précise de ce à quoi le jeu ressemble !

Un contexte historique passionnant 

Une des grandes forces du jeu tient aussi dans son contexte historique. En effet, Rise of The Ronin prend place durant la période Bakumatsu, une ère qui a marqué l’ouverture du Japon au commerce international, avec l’apparition des armes à feu et des étrangers sur le sol du pays au soleil levant. Votre personnage que vous pourrez customiser à foison se retrouve séparée de sa lame jumelle, un autre Ronin de la même faction, que vous devrez retrouver, le tout dans un monde où vous devrez choisir d’aider soit les forces pro-shogunat ou ceux qui pensent que le pouvoir en force a fait son temps et qu’il faut renverser au plus vite ! Vous serez donc au centre d’une intrigue politique très importante et dense où tous les personnages que vous croiserez (et il y en a énormément) ont une écriture très avancée et une profondeur rarement vue dans le jeu vidéo. L’intrigue est même plutôt trop bien ficelée et compliquée tant il est difficile de suivre exactement tout ce qui se passe. A noter que les personnages sauront aussi faire référence à vos actions passées, hésitant à travailler avec vous si vous avez, par exemple, aidé un peu trop le camp adverse. Cette écriture crédible vous plongera encore plus dans le monde que vous explorez. Par contre, là où les choses se gâtent c’est que le reste des personnages (les PNJs se baladant dans la rue) ne donnent pas vraiment l’impression de vivre dans le monde que vous arpentez. Ils ne sont pas vraiment stressés par ce climat pré-guerre, délivrant juste leur ligne de dialogue comme si de rien n’était. De plus, les cutscenes sont parfois un peu bizarrement insérées. Par exemple, après avoir battu un samurai lors d’un combat en dehors d’un temple, une cutscene se lance, nous téléportant directement dans le temple. Pire encore, le personnage ennemi se trouve debout comme si rien ne s’était passé, haletant juste un peu…

A noter que même si parfois le jeu nous sort un peu de son monde de manière maladroite, le joueur y retourne facilement, sans trop de problème. Pourquoi donc ? Et bien la réponse est simple : les combats sont au point, vraiment parfait, avec un équilibrage au poil ! Tout cela sans compter le monde ouvert offrant de beaux panoramas et pleins d’activités annexes à effectuer.

Un jeu ragoût

Si la comparaison avec Ghost of Tsushima est facile (le monde et les thèmes sont similaires), les différences sont relativement grandes. Rise of the Ronin est fier de ses influences, fier que le combat soit à la dark souls, fier que le monde est largement inspiré des productions Ubisoft. Voyez ce jeu vraiment comme une sorte de compilations de tout ce qui se fait de bien dans le jeu video. Par exemple, si le jeu se déroule dans un monde ouvert, les missions principales se dérouleront dans des niveaux très linéaires, vraiment similaires à ce que le joueur a déjà pu explorer dans Nioh ou Dark Souls.

En dehors de ces niveaux très linéaires, le monde ouvert est vaste, avec une distance d’affichage impressionnante et des environnements magnifiques et différents, ainsi, le joueur ne s’ennuie jamais. Un cheval et un parapente seront rapidement mis à votre disposition afin de faciliter vos déplacements. Vous pourrez entre autres visiter de grandes villes (Edo (Tokyo), Yokohama et Kyoto), toutes remplies de vie, de différents quartiers, de temples, de docks, de casernes, etc… Si le jeu est relativement répétitif : aller au point A, tuer les ennemis, aller au point B, tuer les ennemis, etc…, le fait que les environnements soient différents évitent l’ennui.

Un combat toujours sur le fil de la lame

Là où le jeu fait très fort, c’est sur son combat qui est vraiment parfait, exigent, sans trop l’être (si on le veut). Que les joueurs occasionnels ne prennent pas peur, le jeu est beaucoup plus accessible que ses ancêtres ou que les Souls-like. Ainsi, pour ceux qui veulent baisser un peu le challenge, il suffira de passer la difficulté en facile et vous devriez battre 90% des ennemis sans trop de problèmes. Vous aurez le choix entre 12 types d’armes différentes qui viendront avec différents types de posture dont vous devrez changer afin de pouvoir battre au mieux certains ennemis (pensez ici à une sorte de feuille-caillou-ciseaux, une petite icône à côté de l’ennemi vous indiquant si vous avez la posture idéale ou non).

Les sons lors des combats sont aussi très satisfaisants, chaque rencontre entre des armes produisant un petit Clank bien métallique et très propre. Vous avez une barre d’endurance, vous empêchant de spammer la touche d’attaque sans réfléchir. Ainsi, il vous faudra la plupart du temps soit contrer les attaques ennemies et attaquer uniquement lorsque l’ennemi vous laisse un petit moment de répit ou, plus difficile, mais oh combien satisfaisant, parer les attaques ennemies pour pouvoir les attaquer directement après. De plus, une fois que la vie de l’ennemi est assez basse, vous pourrez l’exécuter de manière rapide en appuyant sur une touche et tuer votre ennemi de manière très classe, le démembrant ou le décapitant la plupart du temps. Vous pourrez aussi vous la jouer plus infiltration et tuer les ennemis de base d’un seul coup si vous n’êtes pas repéré ou alors bien descendre la vie des ennemis plus coriaces.

Autre emprunt aux Souls-like, lorsque vous mourrez sous la lame d’un ennemi, vous perdrez du Karma, un des 2 types de points d’expériences que vous trouverez dans Rise of the Ronin. En retournant vaincre l’ennemi en question, vous les regagnerez et vous pourrez les changer en point de compétence à proprement parler qu’en allant à une bannière. Les autres points d’expérience sera gagné en finissant des missions et ne pourra jamais être perdu. Vous pourrez utiliser les points de compétence dans 4 différents arbres de compétences vous permettant d’augmenter votre vie, vos dégâts, offrir des nouvelles options de réponse ou faire baisser les prix dans les boutiques, entre autres.

En termes de monde ouvert, il n’y a malheureusement rien de nouveau à observer dans le jeu. On passe beaucoup de temps à chasser des marqueurs pour en faire apparaître plus. IL y a 3 niveaux de connaissances de la zone où vous êtes, finir des activités dans la zone vous permettra d’augmenter votre niveau de lien avec ladite zone et vous permettra de faire apparaître l’emplacement de nouvelles activités. Et il y en a pleins, mais elles ne sont pas vraiment toutes intéressantes… Il y a des sanctuaires auxquels il faut aller prier pour obtenir un point de compétences, des fugitifs à tuer, des villages à libérer, des chats à caresser, des challenges à effectuer et ceci sans compter les quêtes secondaires et les rencontres aléatoires. Ces dernières, si intéressantes la 1ère fois, sont malheureusement parfois répétées de manière très similaires… Prenons comme exemple un homme qui m’alpague dans la rue pour me demander de l’aide pour tuer quelques félons. Je le suis donc et voilà que je me retrouve dans une embuscade. OK, c’est cool. Mais quand je rencontre un autre personnages quelques heures plus tard qui lui ressemble bizarrement et me dit qu’il y a des félons à pourfendre et que je me retrouve de nouveau dans une embuscade, ça fait vraiment redite… On est vraiment loin de Red Dead Redemption 2 qui proposait des rencontres aléatoires toutes différentes.

Au niveau visuel, même en mode performance qui devrait viser à un taux d’image par seconde stable, et bien le joueur observera quand même des ralentissements notables. Finalement, cela laisse l’impression que Rise of the Ronin aurait pu profiter de quelques mois supplémentaires avant la sortie afin de pouvoir polir un peu ces 2-3 soucis rencontrés. Il y a heureusement quelques moments magnifiques, mais on aurait pu s’attendre à une qualité graphique un peu plus poussée, surtout quand le jeu ne sort que sur la PS5 ce qui aurait dû permettre une optimisation aux petits oignons.

Mais finalement, ce n’est pas grave, la tension des combats sauvant le tout, ainsi que l’ambiance du jeu dans cet époque charnière du Japon, même si nos décisions ne sont pas toujours prises en compte totalement dans l’histoire.

Les plus :

  • Les combats qui procurent un vrai plaisir
  • Une difficulté qui peut être adaptée au degré de challenge recherché
  • Une atmosphère bien retranscrire d’une époque particulière pour le Japon

Les moins :

  • N’apporte pas vraiment quelque chose de nouveau
  • Des graphismes en deçà de ce qui est attendu
  • Des ralentissements, même en mode performance


Editeur : Sony Interactive Entertainment
Développeur : Team Ninja
Date de sortie : 22 mars 2024
Plateforme : PS5

Genre : Action

Rise of the Ronin
3.5Note Finale

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