N’attendez surtout pas qu’il ‘fasse canicule’ pour tenter de vous rafraîchir avec ce roman qui parle Antarctique, vous risqueriez d’être déçu. Non par le livre qui tient ses promesses mais par le fait que c’est sur la thermodynamique qu’il se fonde. Vous avez vu l’illustration de couverture et compris que la couleur du froid c’est le bleu… (on se souvient que la peur est verte mais aussi bleue mais que la honte est rouge) et j’ajoute qu’en peinture certains mettent du bleu sous le blanc de leur neige pour lui donner de l’intensité.

Attention ! Ce roman est difficile à lâcher. D’abord parce qu’il y est question de climat et des sociétés qui en profitent, ensuite pour la qualité des personnages féminins qui l’animent. Ma réflexion est moins urticante qu’on pourrait le croire : je veux dire que les personnages féminins ne sont pas des faire-valoir ou des personnages-objets, ce sont des individus à part entière et ils sont réussis – parce qu’en conflit avec une part de leur éducation?. La P.d.G., la glaciologue, et la ‘monstre*’ sont attachantes. Enfin et c’est pour moi assez original à cause d’un personnage particulier : Paul (l’autre ‘monstre’). Paul est veuf depuis cinq à cause d’un accident, il conduisait et pour éviter un véhicule il a percuté un talus. Sa femme Julie est morte et a été enterrée pendant qu’il était dans le coma. Depuis il ne perçoit plus les couleurs et voit tout en gris, en nuances de gris et il a brûlé toutes ses toiles peintes avant. Vous imaginez l’intérêt du personnage. Ajoutez que les deux ‘monstres’, la glaciologue et son aide, et la P.d.G. partent en expédition pour essayer de comprendre les phénomènes surprenants enregistrés. Une citation, pour vous remettre dans l’intrigue : « L’étude du climat, couteuse et futile, avait été remplacée par la prospection spatiale : la volonté d’une poignée d’escrocs abandonnant leur planète après l’avoir bousillée. »… J’ajouterai que l’ajout de termes familiers dans certains passages rapproche lecteur et auteur sur une même longueur d’onde.

Bonne lecture de transport en commun pour donner de l’allant.

* ce sont leurs collègues qui les ont surnommées ainsi

La couleur du froid
Auteur :Jean Krug
Editeur : Critic

https://editions.critic.fr

La couleur du froid
5.0Note Finale

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