Il s’agit d’un ouvrage collectif et universitaire sous la direction de Delphine Vincent et Pauline Milani qui vise à ‘Écrire l’histoire des compositrices’. Avant d’aller plus loin, deux remarques. La première concerne l’illustration en couverture : il me semble qu’elle aurait gagné en lisibilité et en intérêt si elle avait été plus grande. La deuxième vient du fait qu’il est question de musique et qu’il n’y a aucune discographie pour permettre au lecteur et auditeur éventuel de se faire une idée de la musique des compositrices présentées.
Le premier article met l’accent sur la façon dont la langue invisibilise les femmes en général et les musiciennes compositrices en particulier. Attention ! Cette prise de conscience de l’importance du langage comme vecteur de la domination masculine est nécessaire. Le deuxième article présente deux compositrices russes contemporaines relativement reconnues mais qui ont subi l’éducation russe et leurs confrères hommes. Le troisième concerne Cathy Berberian qui a limité ses compositions à trois. On peut entendre au moins sa première Stripsody sur YouTube, la partition sert d’illustration en couverture. Pour ne pas ajouter encore une touche éventuellement dévalorisante je ne vous dirai pas de qui elle fut l’épouse. Le quatrième met en relation des compositrices et leurs traces dans l’historiographie musicale et c’est assez sidérant. Le cinquième dresse l’état des stratégies de dévalorisation de deux compositrices contemporaines dans la presse (généraliste et spécialisée, francophone et germanophone) c’est tout aussi inquiétant. Enfin le cinquième analyse, après recensement de 17 films entre 1943 et 2017, la présence des compositrices sur les écrans de cinéma… C’est pour le moins préoccupant… J’espère que les professeurs de musique sauront trouver dans ces pages matière à présenter les compositrices.
Bonne lecture.
Les silences de la musique
Sous la direction de Delphine Vincent et Pauline Milani
Editeur : Slatkine
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