La ‘vignette’ en illustration de couverture est dans le droit fil du récit, il me semble même qu’elle en sous-tend la force.

Une mère très attentive à l’éducation de son fils retourne avec lui à leur domicile en traversant un bois. En cachette du père que l’on dira fruste, ils sont allés en ville voir Ben Hur au cinéma. Deux ‘récits’ se mêlent. Celui qui concerne la mère : son sens de la vie, ses rancœurs, son désir d’un garçon bien élevé, capable de faire son chemin dans le monde. Celui qui concerne le fils pétri d’un imaginaire riche nourri d’observation de la mère, de l’écoute du maître d’école et d’une vieille catholique évoquant Sodome et Gomorrhe. La traversée est longue, il fait froid, l’enfant est fébrile et sur la fin du parcours ils croisent un groupe d’hommes qui profitent du bois… La mère fait dire à l’enfant qu’il n’a rien vu. Et plus loin ils retrouvent le père ivre. Vous découvrirez seul et peut-être sans surprise le dernier ‘épisode’ qui se situe six ans plus tard.

Attention ! C’est dense ! D’autant plus que l’auteur soigne son écriture avec de longues phrases où la respiration appelle à réfléchir et des phrases courtes pleines de vie à penser. Si vous avez du mal à entrer, surtout ne forcez pas, attendez un peu puis laissez-vous porter… Vous avez là un auteur à suivre même si son précédent ouvrage – un recueil de nouvelles – date de 1993.

Citation : « Aux filles, l’enfant sait, la mère préfère cent fois les garçons ! Pour les pissouzes, il sent chez elle un mépris âpre, où se devine de la colère, un agacement étrange qui viennent du fond : de la boyasse comme dirait sans doute le père… ».

Bonne lecture un peu lente.

La traversée des bois
Auteur : Tristan Duverne
Editeur : Maurice Nadeau
Collection : à vif

www.maurice-nadeau.net

La traversée des bois
4.0Note Finale

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