Regardez bien l’illustration de couverture, pour moi très réussie avec son mélange de Marcel Duchamp et de James Ensor et rendant compte d’un des sens du mot titre. Vous en découvrirez un autre directement et en filigrane en lisant les textes de ce recueil.
Il me semble que l’auteur est ici de ceux qui dérangent, de ceux qui au lieu d’aller chercher un exotisme d’agence de voyages dans une lointaine région froide peuplée de panthères trouve ce dernier dans nos squats de banlieue, nos zones de misère. Et qui non content de nous présenter des gens de cour des Miracles sans miracle le fait en utilisant un vocabulaire où, selon l’expression consacrée, un chat s’appelle un chat. Le style ? A mon avis proche de notre façon de regarder les images qu’il montre. Notre regard saute comme notre lecture… mais nous restons sur l’image et nous la voyons mieux. Pardon ! Je me suis laissé emporté et je n’ai rien dit des histoires, des personnages. Il est question d’un fils et de ses parents vieillis et/ou infirmes, d’un fils qui fume des joints et entretient une relation d’amitié avec son fournisseur d’herbe dératiseur. Nous sommes dans notre époque moderne et je ne suis pas parvenu à savoir si Didier Pemerle faisait là œuvre de provocateur ou œuvre d’anthropologue, peut-être les deux… Une citation : « Je m’étais marié à une rebouteuse à cinquante ans pile, le lendemain de mon retour chez mes parents. Ils occupaient presque tout mon temps, que je passais enfermé chez moi, c’est-à-dire chez eux. ».
Bonne lecture lente…
PS : Je ne saurai préciser pourquoi exactement mais certains passages ont éveillé en moi des souvenirs d’images issues des trois films de Jean-François Stévenin…
Débandades
Auteur : Didier Pemerle
Editeur : Flatland
Collection : La Tangente
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