Il s’agit d’entretiens avec Françoise Vergès. Près de vingt ans séparent cette édition agrémentée d’un nouvel avant-propos de la première. La postface de Françoise Vergès est restée la même. Elle parle toujours de décolonisation et quoi qu’on puisse en penser elle n’a hélas pas pris une ride. Comme j’aimerais un jour vous livrer une chronique uniquement à base de citations de l’œuvre chroniquée, je vais ici m’en approcher et vous livrer trois citations mais avec commentaire.
« Les Allemands, les Anglais ont compris bien avant les Français que la civilisation, ça n’existe pas. Ce qui existe ce sont les civilisations. » Et il me semble que Aimé Césaire en inventant le mot ‘négritude’ défend et nomme une civilisation ‘noire’. Je crois que ‘les’ climats, les reliefs et les sols participent des civilisations.
« La poésie révèle l’homme à lui-même. Ce qui est au plus profond de moi-même se trouve certainement dans ma poésie. Parce que ce ‘moi-même’, je ne le connais pas. C’est le poème qui me le révèle et même l’image poétique. » Si vous me suivez, vous savez combien je partage ce point de vue. Il a ici une très forte importance puisqu’il impose au lecteur du Césaire élu et politique de lire aussi sa poésie pour mieux le comprendre.
« Aucun de nous n’est en marge de la civilisation universelle. » Ne croyez surtout pas que cette dernière citation est en contradiction avec la première. Elle me semble au contraire renforcer l’image/la réalité d’un humain habitant d’une planète où les éléments naturels façonnent les civilisations.
Bonne lecture.
Nègre je suis, nègre je resterai
Auteur : Aimé Césaire
Editeur : Albin Michel
Collection : Espaces Libres
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