Avec une illustration de couverture un peu tristounette mais un bleu agréable à l’œil. Je vais oser dire que si vous aimez Woody Allen et/ou les frères Cohen, vous aimerez ce recueil. Comme vous le savez, il est très difficile de définir l’humour et cela est, à mon sens, plus dur encore quand il s’agit d’humour juif. Je crois que c’est votre œil qui décide de ce qui est beau en peinture, pour ce qui est de l’humour on peut dire que c’est ce qui vous fait rire. Et cela dépend en grande partie de celui qui raconte, de la façon dont on vous a amené à la chute… Adam Biro est un maître raconteur. Quelle que soit l’histoire qu’il nous narre, elle est enveloppée d’une sorte de papier cadeau hétéroclite où se mêlent son histoire familiale, l’histoire en général et des considérations diverses sur le monde et l’actualité avec en subtil filigrane une habile ironie qui doit à Groucho autant qu’à Woody. En lisant ces histoires, il m’a semblé découvrir deux types d’humour juif… Le premier dont l’histoire qui ouvre le livre me paraît un bon exemple, relève de ce qui fait d’abord rire les juifs – on lira attentivement les préludes de ces histoires pour en repérer les traces. Le deuxième a, je crois, pour objet ce qui nous faire rire à partir des clichés-idées-reçues à propos des juifs. Comme exemple je vous propose l’histoire intitulée : Des enfants, vous la connaissez sans doute, c’est le père qui téléphone à sa fille puis à son fils pour leur annoncer son prochain suicide avec des arguments remarquables… Vous rirez à la chute. Un conseil, ne racontez pas ces histoires, donnez-les à lire, et observez le lecteur… J’ajoute, s’il est encore besoin de vous convaincre, qu’Adam Biro réussit le tour de force de raconter certaines histoires où se mêlent les deux types d’humour cités plus haut comme, à mon sens, dans : Des nombres. J’en tire ma citation. « Les pays se ressemblent par leur bêtise, par leur malheur, par leurs haines injustifiées, si fortes, inexplicables et mille fois expliquées et justifiées par tous les politiciens. ».
Si jamais en fin de lecture une histoire vous semble meilleure que les autres, repensez-y un peu plus tard… il n’est pas sûr que ce soit encore la même.
Bonnes lectures (pensez aux cadeaux).
Mes histoires juives
Auteur : Adam Biro
Editeur : Philippe Rey
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