L’illustration de couverture tirera l’œil et donnera peut-être une idée du contenu mais les illustrations intérieures en noir et blanc qui sont aussi de l’autrice me semblent plus denses. Si vous me suivez, vous connaissez mon penchant parfois obsessionnel pour ce qui est bien écrit, pour ce qui se lit sans heurts et avec plaisir. C’est grandement le cas ici. L’écriture nous embarque et parfois nous donne l’impression agréable de créer-subir ce qu’elle raconte.
Laissez-vous porter. Nous sommes dans le monde de La Nuée où vivent des océans en suspension, des îles peuplées par des populations organisées en castes (nomades, insulaires et navigateurs) des animaux et des racines dont le contact est très dangereux. Kanume, une reine, ‘fait naître’ une île pour son peuple et abandonne son fils Aatea – se dit : a-a-té-a – aux bons soins d’Antura. La navigatrice, comme tous ceux et celles de sa caste, a été rendue stérile et ne dispose pas du filament organe qui relie les insulaires à leur île. Aatea, devenu navigateur hors pair, perçoit les mouvements de la Nuée et les courants… Mais une attaque de nomades va le faire condamner à l’immobilité. Et il va s’embarquer dans une sorte d’odyssée. Mais, contrairement à Ulysse, Aatea qui pourrait devenir une légende pour les navigateurs, n’est pas un héros, c’est juste un individu qui n’accepte pas les contraintes imposées par les hommes. Il cherche toujours la solution douce, à comprendre, à écouter. C’est sans doute ce qui le rend très attachant.
Une autrice à suivre. Et comme il est difficile d’abandonner la lecture, organisez-vous.
Aatea
Auteure : Anouck Faure
Editeur : Argyll
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