Si l’illustration de couverture peut vous donner une idée du contenu, il n’est pas sûr qu’elle puisse être qualifiée de jolie. Je vous conseillerai de lire très attentivement le long paragraphe et la petite phrase en exergue. Et je crois que Norman Mailer sait transcender ce qu’il observe-imagine-raconte au point d’en faire des témoignages de la vie aux États-Unis.

Sergius, jeune aviateur tout juste démobilisé de la guerre de Corée et qui a gagné un bon paquet de dollars au poker, s’installe par hasard à Désert-d’Or situé à trois cents kilomètres d’Hollywood. C’est un village qui sert de refuge à tous ceux qui cherchent gloire et amour autour des studios. Un lieu de plaisirs où les individus se cherchent aussi. Sergius qui s’interroge sur qui il est et son ami Charley le séducteur ne semblent pas capables de se trouver une identité satisfaisante dans cette Amérique en proie aux démons du maccarthysme et où les femmes qui se libèrent des stéréotypes anciens accentuent le sentiment de solitude des hommes.

C’est dense et insidieusement critique. Mailer ne condamne pas, il nous présente ce qui est condamnable (le passage de Charley devant la Commission McCarthy) et nous laisse penser. On peut se demander si ce ‘reportage-témoignage-récit’ mérite d’être lu aujourd’hui. Ma réponse est : oui ! Parce que c’est un peu une leçon d’histoire vivante (la première édition de ce livre date de 1955) et en cela une leçon pour le présent. Si vous n’êtes pas convaincu, allez voir La liste noire d’Irving Winkler avec Robert de Niro (1991).

Citation : « Vous savez aussi bien que moi que l’Église n’est pas tout à fait étrangère à l’action des commissions d’enquête sur les activités subversives… ».

Bonne lecture.

Le parc aux cerfs
Auteur : Norman Mailer
Editeur : Robert Laffont
Collection : Pavillon Poche

www.laffont.fr

Le parc aux cerfs
4.0Note Finale

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