Derrière une couverture en forme d’idéogramme percutant sur fond blanc se cache un album hommage à Katsuhiro Otomo. Les influences de Mathieu Thonon sont visibles, sans doute trop pour permettre de pleinement apprécier ce premier volume. Le style graphique est également très proche des Rêves d’Enfants du maître japonais, tant dans les visages des personnages que dans l’ambiance générale de cette histoire faussement post-apocalyptique.
Car le Brane Zero, c’est la réalité, le niveau principal du mille-feuille des mondes parallèles possibles, l’univers qui domine toutes les autres couches du multivers créées par la multiplicité de nos décisions. Cette théorie de physique quantique existe depuis longtemps et a inspiré bien des artistes depuis des décennies. Mathieu Thonon l’utilise pour soutenir scientifiquement son histoire de saut spatio-temporel et ses répercussions sur le tissu complexe de la réalité. Ses muppets (ou Langoliers, empruntés à Stephen King comme il l’indique en note) semblent réguler les possibilités parallèles, assurant en quelque sorte la prépondérance de la Brane Zéro en fragilisant par un genre d’absorption les branes secondaires.
Cet épais album de 75 pages se lit trop vite (il faut dire que c’est une pagination peu élevée pour un manga) et livre trop peu d’éléments pour vraiment accrocher le lecteur. Ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas bon non plus : difficile de réellement s’impliquer dans une histoire où les personnalités sont un peu trop survolées. Reste que pour un premier album d’un jeune auteur, c’est très prometteur. Espérons que le(s) prochain(s) volume(s) seront plus denses et plus prenants. Qui vivra verra…
Brane Zero t.1
Série en cours
Dessinateur et scénariste : Mathieu Thonon
Éditeur : Akiléos
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