Intéressante couverture mais qui ne dit pas grand chose du contenu de ce roman, la quatrième de couverture est un peu plus parlante et nous renvoie à Conrad, Kipling et Stevenson. Mais elle aurait aussi bien pu renvoyer à n’importe quel feuilletoniste. On aurait pu imaginer, en effet, que ce roman paraisse en feuilleton dans un quotidien – cela se faisait il n’y a pas si longtemps encore dans la presse régionale – soigneusement découpé en tranches subtiles pour vous donner envie de lire la suite.
Bowman est militaire de carrière et sait se faire respecter et reconnaître la valeur des hommes qu’il commande. En tant que sergent, il est chargé de recruter dix hommes auxquels s’adjoindront une vingtaine de repris de justice pour une mission particulière, en principe au service de la couronne pendant que l’armée régulière vaincra en Birmanie. Bowman et ce qu’il reste de sa troupe sont faits prisonniers et torturés. Dix hommes rentreront à Londres pour y suivre des fortunes diverses. Les tortures qu’ils ont subies et le comportement des « civils » à leur égard en ont déboussolés plus d’un. Puis on retrouve deux corps ayant des marques correspondant aux cicatrices de ces hommes. Bowman est accusé et il se met en devoir de retrouver le criminel qui signe d’un « survivre ». Cela le conduira aux États-Unis où il se retrouvera poursuivi parce qu’on le croit coupable alors qu’il ne cherche qu’à sauver les hommes injustement accusés (Noirs et Indiens). Lui qui pendant longtemps n’avait lu que la Bible découvre Irving, Cooper, et Thoreau – il appelle même un de ses chevaux Walden -, il rencontre des disciples de Charles Fourier et de Victor Considérant et bien sûr l’amour.
Cela se lit avec plaisir et faculté, c’est vivant malgré un grand nombre de morts et cela peut agrémenter vos heures de plage. Mais le lecteur habitué à ce type de littérature aura compris ce que le cerveau de Bowman, imbibé d’alcool, refuse de comprendre à un moment du livre.
Bonne lecture.
Trois mille chevaux vapeur
Auteur : Antonin Varenne
Editeur : Albin Michel
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