Même si elle ne tire pas beaucoup l’œil, la couverture est réussie et intrigante. Je suppose que pour beaucoup d’entre vous ayant vu le film éponyme et en gardant un bon souvenir, le livre semblera superflu. Je suppose aussi que Harry Harrison a dû être fort déçu de voir le film prendre progressivement le pas sur le livre. Remarque : le titre anglo-saxon du roman est « Make room ! make room ! » que l’on peut traduire par « Faites de la place ! Faites de la place ! » nous sommes loin de Soylent Green le titre du film qui ne pose pas le problème de la même façon qu’Harrison.
Dans le livre, nous sommes en 1999. Andy Rush, policier qui vient de passer la trentaine, partage une chambre avec Solomon qui a près de soixante-quinze ans et qui, vu son âge, sait que New York est surpeuplé et commence à manquer de tout, surtout d’eau potable et de nourriture. Andy va devoir enquêter sur le meurtre d’un riche truand qui vivait en compagnie d’une jeune femme, Shirl. C’est un jeune Chinois, Billy Chung, qui a tué « accidentellement » le truand. Andy poursuivra son enquête jusqu’au bout, hébergera un temps Shirl et verra le décès de Solomon… Voilà en gros pour l’anecdote mais ce n’est pas l’essentiel de l’œuvre. Ce qui importe c’est la réflexion de Solomon inspirée par le prologue et le fait que ce roman date de 1966. Le vieux « sage » sait que sans eau et sans terre on ne peut nourrir la population croissante de la Terre. Il s’inquiète de ce que les politiciens aient mis quarante ans de trop à proposer une loi de régulation des naissances… un peu comme aujourd’hui on tergiverse, on atermoie pour ce qui est de la pollution et des énergies fossiles. Imaginez aussi l’impact de cette idée sur cette Amérique du nord qui, à la fin des années soixante-dix, s’enflammait pour et contre le droit à l’avortement…
Harrison reste au niveau de ses « héros », c’est de leur point de vue qu’il analyse et traite le problème. Un peu comme s’il se mettait à la place du lecteur. Il n’imagine pas de bons ou de mauvais personnages, il laisse les siens subir ce dont ils sont plus ou moins directement responsables. Il s’agit là d’une SF adulte qui vieillit bien.
Bonne lecture.
Soleil vert
Auteur : Harry Harrison
Editeur : J’ai Lu
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