C’est une BD sans en être une, il me semble que cela se veut d’abord une réflexion féminine – et j’insiste sur ce point – sur la décision, la mise en route, l’exécution et l’attente d’une procréation. C’est-à-dire que nous avons bien quelques pages où il est question du comportement – un peu immature et manifestement limité – du compagnon de la dame qui se raconte mais que cette maternité semble être un choix unilatéral. En fait ce livre s’adresse aux femmes. La participation des hommes est ici très limitée à ce qu’on l’on pourrait appeler un don « d’organisme ». Le plus surprenant étant pour moi la question de la conscience de cette maternité, et de l’insertion de l’enfant dans le monde à venir. Pour ce qui me concerne, en tant qu’homme, j’aurais aimé savoir ce que la grossesse changeait en la femme, et pas uniquement sur un plan physiologique… J’ai beaucoup de mal à croire que les modifications physiologiques n’aient pas d’incidence sur le psychisme. Là nous avons droit aux mésaventures d’une jeune femme qui décide d’avoir un enfant (l’opposition des divers arguments pour et contre n’est qu’un gag sans vraie analyse), ce que l’homme est contraint d’accepter. Vient ensuite une fausse couche et surtout le fait que cela ne prenne pas – comme si l’on pouvait enfanter à la demande ou en le voulant – et puis toute la cohorte des conseillères – de la famille ou non mais pas de la belle-famille – et, quand la dame est enceinte, les inconvénients physiologiques – à croire qu’elle les as tous eu. Enfin l’accouchement avec les infirmières fantômes et pourtant femmes (là aussi la dame accouchée est tellement préoccupée de son sort, son histoire qu’elle ne pense pas un seul instant aux autres)…
L’ensemble me paraît à l’image de la couverture où une jeune femme tente d’attraper l’enfant que transporte une cigogne agressive… le dessin pourrait-il vouloir faire sourire ?
On souhaitera une bonne lecture aux lectrices…
Je veux un bébé tout de suite !
Auteure : Juliette Merris
Editeur : Hugo-Desinge
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