Le titre de ce roman est « The ploughmen » en langue originale et, comme ma lecture ne m’a guère éclairé pour ce qui est du rapport de l’histoire au titre, je suis allé consulter mon dictionnaire bilingue d’anglais… Surprise « ploughmen » est un mot anglais alors que l’américain emploie « plowmen » – l’auteur est originaire du Montana – et signifie « laboureurs » puisqu’il est au pluriel. Quant à « arpenteur », il se traduit en anglais par « land-surveyor »…
Il va de soi qu’il est nécessaire de passer outre les petites touches qui vous sembleront étranges dans le français de la traductrice – je vous en ai relevé trois : distance si proche, bouviers scabreux, table sur chevalet -, lisez sans vous interroger sur ce qui vous paraît bizarre. Lisez pour vous imprégner du rapport de deux hommes avec la terre et eux-mêmes. Attention ! L’histoire n’est pas racontée de manière linéaire, épisode après épisode, du début à la fin… Cela peut dérouter. Les deux hommes importants sont d’une part un vieil homme de soixante-dix-sept ans, John Gload, marié, tueur et voleur et, d’autre part, le jeune Valentine Millimaki, adjoint du shérif, dont le mariage se défait au gré de ses absences pour cause de gardes nocturnes. On pourrait d’une certaine manière dire que John Gload est un vieux cynique, sensuel, amoureux du monde et du paysage autour de lui. Valentine, surnommé Val, est curieux du monde et très critique avec un petit fond anarchisant. Progressivement, les deux hommes vont se découvrir des points communs et au moins un regard partagé sur la nature, un rapport à la terre, à la ruralité – le livre est publié dans la collection « Nature Writing » de l’éditeur. Cette « confrontation » entre deux hommes porteurs d’un même rapport au monde – un tueur et un représentant de la loi – pourrait se comparer à une confrontation de « terriens » avec le monde urbain. Des individus perdus dans le monde moderne parce que décalés.
Laissez-vous porter par le récit… il en restera quelque chose.
Bonne lecture.
Les arpenteurs
Auteur : Kim Zupan
Editeur : Gallmeister
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