Le jardin des silences

Le jardin des silences

Une couverture illustrée assez médiocre, dont le petit dessin en médaillon joue dans les effets d’optique, et qui risque de ne guère attirer l’œil du lecteur potentiel. Ce n’est pas parce que le recueil traite de fantastique qu’il faut lui donner une couverture dans les tons noirs et gris bleu agrémenté d’ocre sale… Heureusement, la quatrième de couverture, en reprenant une phrase d’un auteur reconnu œuvrant cette fois comme critique, Jean-Claude Dunyach, vous dit l’essentiel de l’auteure Mélanie Fazi : « Il y a chez Fazi une petite musique poignante, extrêmement lucide, et surtout un art de la fêlure qui transcende la moindre de ses histoires. ».

Il s’agit d’histoires sombres dans lesquelles les héros et héroïnes – ado ou préado – vivent ou se souviennent avoir vécu quelque chose de négatif… mais le récit, la manière de raconter – comme à la veillée -, les images inventées renforcent la noirceur et l’angoissant. On pourra regretter que seuls deux textes sur douze soient inédits et chacun, après lecture au compte-gouttes, décidera quel texte est son préféré. Pour ma part, tout en constatant que « L’autre route » et « L’été dans la vallée », les deux inédits, sont un peu différents des autres, je dirais que « Les sœurs de la Tarasque » me semble le texte le subtil et le plus abouti du recueil. On peut y trouver des échos de l’histoire du Minotaure (l’action se situe dans une île où un pensionnat pour jeunes filles propose au Dragon de choisir une jeune vierge pour en faire son épouse, en échange le Dragon doit reconstruire et protéger l’île). L’auteure nous donne à lire les états d’âme de deux de ces jeunes filles – envoyées là par leurs parents – dont une plus intrépide veut échapper au bourrage de crâne qu’on leur impose. C’est subtil et très féminin. Ce qui veut dire que nous, les hommes, devont impérativement lire ce recueil.

Bonnes lectures.

Le jardin des silences
Auteure : Mélanie Fazi
Editeur : Bragelonne

www.bragelonne.fr